Généralement plus importante dans le Sud, la rouille brune s’est montrée plus présente dans le Nord en 2018. Elle est toutefois restée sous contrôle grâce à une protection fongicide appropriée et aux leviers agronomiques mis en place. Pour 2019, Arvalis-Institut du végétal met toutefois en garde : les conditions hivernales pourront être décisives vis-à-vis de la précocité d’apparition de la maladie sur les cultures.
Reconnaissable à ses pustules brunes à brunes orangées, la rouille brune apparaît généralement tardivement sur les feuilles supérieures entre le stade dernière feuille pointante et l'épiaison. De rares pustules peuvent toutefois être observées, dès le stade 3 feuilles en cas d'hiver très doux et de semis précoces, selon Arvalis-Institut du végé
Plus présente dans le Nord que dans le Sud en 2018
Généralement plus développée dans le Sud, la rouille brune a été « beaucoup plus présente en 2018 dans le nord de la France ». Elle est apparue tardivement, à partir du mois de mai et de manière très hétérogène selon les secteurs. Sur les variétés sensibles, « l'intensité était parfois très marquée ». La maladie est « restée toutefois sous contrôle grâce à une protection fongicide appropriée en 2018 ». Elle est arrivée aussi assez tardivement dans le Sud sur blé tendre et blé dur. « L'inoculum était peu présent en entrée d'hiver. Les températures froides du mois de février ont provoqué une sénescence des feuilles anciennes et ont diminué l'inoculum. La maladie a surtout progressé à partir de la fin avril, sur les variétés sensibles de blé tendre semées en octobre. « Les pluies incessantes avec des températures fraîches ont ralenti sa progression. Au final, la rouille brune s’est peu développée à la floraison sur parcelles traitées au stade dernière feuille mais a laissé la place aux fusarioses très fréquentes en 2018 ».
La rouille brune « non concernée par des phénomènes de résistance »
D'après les essais réalisés par Arvalis, toutes les modalités testées sont très efficaces dans les conditions de l'année 2018. Seul le Kardix est légèrement en retrait sur le rendement sans toutefois être différent au plan des statistiques ». La comparaison s'effectue « à partir de la référence Zakeo Xtra à 1 l, plus connue sous le nom de Priori Xtra qui n'est plus distribué. Il procure 86 % d'efficacité et 78,8 q/ha ».
Dans l'état actuel des connaissances, l'institut constate que « ni la rouille brune, ni la rouille jaune, ni la rouille naine ne sont concernées par des phénomènes de résistance en pratique vis-à-vis des strobilurines, des SDHI ou des triazoles ». D'ailleurs, associées à une strobilurine, les triazoles jouent même « un rôle de premier choix dans la lutte contre la rouille brune ». Parmi les strobilurines, « pyraclostrobine, picoxystrobine et azoxystrobine semblent les plus adaptées sur cette maladie ».
« Les SDHI ne sont pas indispensables pour lutter contre la rouille brune », selon Arvalis. Ils font cependant partie « des traitements les plus efficaces sur rouille brune en mélange trois voies ». Autres remarques : « le Kardix, association de 2 SDHI et d'un triazole devra être complété par une strobilurine pour être recommandé sur rouilles [...] Le benzovindiflupyr est le seul SDHI actuellement homologué qui n'a pas besoin d'être complété par une strobilurine pour être suffisamment efficace ».
L’institut étudie également l’ajout d’adjuvants. Celui avec le nom de code CCL 846 a notamment été testé « en mélange à 1 % avec le Kardix et avec l'association Kardix + Amistar ». Même si les différences étaient faibles en 2018 entre les modalités, cet ajout procure, pour chaque couple étudié, quelques points d'efficacité supplémentaires et se traduit positivement sur les rendements sans que ce soit significativement différent ».
D'autres pistes sont aussi en cours d'étude (projets à base Revysol et d’Adepidyn en association) et « présentent de très bons niveaux d’efficacités sur rouille brune ».
Plusieurs leviers agronomiques à disposition
Pour lutter contre la rouille brune, les agriculteurs bénéficient aussi de méthodes prophylactiques importantes. Parmi elles, le choix variétal constitue « la méthode la plus efficace », rappelle l’institut technique. Il existe de nombreux gènes de résistances, attention « certains sont contournés rapidement ».
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