« Je crains un peu l’échéance de 2017, année de la suppression des quotas betteraviers. Les sucreries disent qu’elles vont pouvoir exporter davantage. Or qui dit produire plus, dit rationaliser et concentrer les installations. La zone de production nationale pourrait se resserrer encore, d’où un risque accru de maladies et de pertes de rendement.
Sur le plan agronomique, je conduis mes betteraves en Tcs pour abîmer le sol le moins possible. Mais les arracheuses sont de plus en plus imposantes. Nos blés semés après betteraves ont souvent des rendements plus faibles, ce qui réduit un peu plus la rentabilité de l’exploitation. J’ai un quota betteravier de 1.700 t et environ 500 t sous contrat industriel pour l’éthanol ou l’alcool. Ma production est livrée chez Tereos à Origny-Sainte-Benoîte.
« Il faudrait des contrats d’au moins cinq ans »
Je n’ai pas encore eu d’informations sur ce qui va se passer après 2017. Je suppose que la coopérative va transformer le quota en contrats, d’un an seulement j’ai bien peur. Pourtant, nous aurons besoin de visibilité pour anticiper nos assolements. Il faudrait des contrats d’au moins cinq ans, renouvelables l’année précédant leur terme. Mes coûts de production sont de 27 €/t environ. Malgré la récente chute des prix, la tonne m’est payée un peu plus de 30 €.
Quid de l’évolution du prix des betteraves après l’arrêt des quotas ? Le prix de base sera-t-il revu à la baisse ? Côté charges, les betteraves vont nous coûter de plus en plus cher. Les nouvelles règles environnementales, notamment la réduction des phytos, vont nous obliger à acheter des produits de traitement beaucoup plus onéreux. La rentabilité par tonne sera moindre. »