Cercosporiose la maladie qui monte qui monte…

Cercosporiose la maladie qui monte qui monte…
(©AdobeStock Par Tomasz)

La campagne 2023 a été, une nouvelle fois, marquée par une forte pression de cercosporiose. Dès le 15 août, humidité et chaleur ont été favorables au développement de la maladie. Provoquée par le champignon Cercospora beticola, elle est reconnaissable par la présence de tâches grisâtres entourées de bordures brunes sur le feuillage. En cas de forte pression et si la maladie n’est pas bien contrôlée, les tâches se densifient, fusionnent, et provoquent le dessèchement complet des feuilles et donnent aux parcelles touchées, un aspect de champ brûlé.

Une climatologie de plus en plus favorable

Jusque-là cantonnée aux régions sud de la Loire et à l’est de la France, la cercosporiose gagne du terrain, notamment vers les régions de l’ouest et du nord de l’Hexagone à la faveur d’un climat de plus en plus favorable. Rappelons à cet égard que 2023 a été déclaré comme « année la plus chaude à l’échelle du globe » par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et l’agence européenne Copernicus. Et 2023 fait suite à l’année 2022, elle-même considérée comme l’année la plus chaude et la plus sèche. À l’occasion du Sima 2022, Serge Zaka, Docteur en agro climatologie précisait « l’année 2022 sera typiquement ce qu’on considérera comme année normale en 2050 avec une récurrence d’anomalies de températures non seulement en été mais aussi à l’automne ». Entre autres conséquences, on observe une extension vers le nord de l’aire de répartition des agents pathogènes.

Pression sur la lutte chimique

Autre difficulté par rapport à la gestion de cette maladie, la moindre disponibilité des solutions de lutte explique Sylvie Llados, chef marché betterave chez Adama : « Il ne reste que sept substances actives dont le cuivre en dérogation. En 2023, 62 % des programmes fongicides ne reposaient que sur deux substances actives, à savoir difénoconazole (FRAC 3) et fenpropidine (FRAC 5). » Par ailleurs, on observe une généralisation des phénomènes de résistance des souches de cercosporiose aux triazoles et aux strobilurines en laboratoire. La fenpropidine n’est pas concernée par ces phénomènes de résistance. « Pour l’instant, les efficacités au champ se maintiennent. Mais dans ce contexte, il est essentiel de bien contrôler la maladie en s’appuyant sur des moyens de lutte efficaces et durables », insiste la responsable.

Mettre en œuvre les bonnes pratiques

Au nombre des préconisations, en attendant l’arrivée de nouvelles matières actives et de solutions alternatives efficaces contre Cercospora beticola, privilégier des solutions qui associent des substances actives appartement à des groupes FRAC différents. Il est également conseillé d’intervenir au bon moment et en appliquant la bonne dose. Il peut être également sage de renforcer la protection grâce à l’action d’un fongicide cuprique homologué. Et n’oublions pas : le choix variétal reste le premier levier agronomique à considérer. L’ITB publie chaque année la liste des meilleures variétés de betterave, tolérantes à très tolérantes, qui affichent de bons niveaux de réponses à la cercosporiose.

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