Tirées par une croissance soutenue de la demande pendant plusieurs années, les ventes de produits bio ont commencé à se retourner en 2021 sous l'effet notamment de l'inflation.
Conséquence: « depuis 18 mois on assiste à un ajustement, à une clarification offre-demande », qui s'est traduite par une baisse de 5 % à 7 % des assortiments dans les rayons et la fermeture de magasins spécialisés, a relevé Christophe Barnouin lors d'un point presse.
Les ventes de produits fabriqués par des entreprises spécialisées en bio dans les grandes surfaces ont reculé en volume de 2,7 % en 2021, de 6,1 % en 2022 et de 8,1 % en 2023, a-t-il rappelé, en citant des chiffres du cabinet d'études IRI.
Mais sur la période janvier-février 2024, le recul des volumes écoulés a ralenti (- 2,1 %) et, en valeur, les ventes s'affichent en hausse de 1,9 %, a-t-il ajouté, prédisant un retour à la croissance des volumes « assez vite ».
Les prix du bio ont augmenté d'environ 13 % sur deux ans, a indiqué Christophe Barnouin pour expliquer ce décalage entre l'évolution en volume et en valeur. Cette hausse est toutefois moindre que l'ensemble des prix de l'alimentaire, ce qui a permis de réduire l'écart entre le conventionnel et le bio, a-t-il ajouté.
Le chiffre d'affaires d'Ecotone, qui emploie un peu plus de 1 500 salariés, s'est d'ores et déjà stabilisé en 2023, à 693 millions d'euros.
Pour le patron de l'entreprise, la récente crise agricole et les concessions accordées par le gouvernement sur les produits phytosanitaires ont permis une « repolarisation » du débat entre les agricultures conventionnelle et biologique, « qui est finalement assez salutaire ».
Le marché du bio va selon lui profiter d'un regain d'intérêt de la part de consommateurs souhaitant s'écarter d'une « alimentation (produite) à base de phytos ».