Comment le changement climatique impacte le cycle de production des Cive

L’adaptation des Cive et des pratiques agricoles sera essentielle pour optimiser leur contribution à la transition énergétique.
L’adaptation des Cive et des pratiques agricoles sera essentielle pour optimiser leur contribution à la transition énergétique. (©Arvalis)

D’ici 2050, l’élévation des températures pourrait raccourcir les cycles des cultures et représenter une opportunité pour implanter des Cive. Les gains de précocité associés à cette augmentation des températures permettraient de récolter ces Cive plus tôt pour implanter la culture suivante tout en améliorant le potentiel de biomasse en particulier dans le nord-est de la France. Toutefois, ces évolutions pourraient affecter d’autres paramètres comme accroître les risques de gel tardif au printemps, impactant le rendement.

Concrètement, les projections indiquent que les températures moyennes devraient augmenter en France de 2°C d’ici 2050 selon le scénario RCP 8.5 (le plus pessimiste). Cela se traduirait par une offre supplémentaire de 350 à 500 degrés-jours entre le semis et la récolte d’une Cive d’hiver, selon les régions. Ainsi, il serait possible d’avancer sa date de récolte de 7 à 16 jours à l’horizon 2050. La carte ci-dessous illustre les différences régionales des effets des températures.

Impact de la hausse des températures sur le rendement des CIVE d’hiver d’une région à l’autre
Impact de la hausse des températures sur le rendement des Cive d’hiver d’une région à l’autre. (©Arvalis)

Pluie : des incertitudes qui pèsent davantage sur les Cive d’été

Contrairement aux températures, les précipitations futures restent incertaines. Les modèles climatiques suggèrent une augmentation des pluies hivernales, favorisant le remplissage des sols et réduisant les risques hydriques au printemps. Toutefois, un excès d’humidité pourrait accentuer les problèmes d’hydromorphie et affecter le rendement des Cive d’hiver.

Pour les Cive d’été, une réduction des précipitations estivales combinée à une augmentation de l’évapotranspiration pourraient accroître les risques hydriques. Les années sèches pourraient se produire 3 à 6 fois plus par décennie d'ici 2100, selon la région et le scénario climatique. Les fréquences d'échec pourraient croître dans les climats futurs. Néanmoins, le raccourcissement des cycles des cultures précédentes pourrait offrir davantage de fenêtres de semis précoce de la Cive d’été (fin juin). Ce semis anticipé permettrait de limiter les risques d’échec au semis, sans pour autant les supprimer sur l’ensemble du cycle.

Si le réchauffement offre de nouvelles opportunités, notamment dans le Nord, les incertitudes sur l’eau restent un défi majeur. L’adaptation des Cive et des pratiques agricoles sera essentielle pour optimiser leur contribution à la transition énergétique.

Auteurs : Nicolas Dagorn, Sylvain Marsac, Olivier Deudon (Arvalis).

 

 

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