"C'est une affaire politique, on n'est plus dans la rationalité. La rationalité devrait au contraire permettre d'accélérer le mouvement en faveur des organismes génétiquement modifiés car l'Europe va perdre sa compétitivité vis à à vis des Etats-Unis", a affirmé M. Terrain. M. Juppé a indiqué, dans un entretien vendredi au quotidien Le Parisien, qu'il pourrait décréter un moratoire sur le maïs OGM MON810 que l'Allemagne a récemment suspendu au titre de la protection de la nature et de l'environnement. "L'Allemagne vient de suspendre l'autorisation du MON810. Dans ce cas précis il faut s'inspirer du cas allemand", a déclaré M. Juppé. En France, environ 30.000 hectares (ha) de cette variété sont cultivés, selon les déclarations de semenciers recoupées par les ONG. Pour Arnaud Apoteker, responsable des campagnes OGM de Greenpeace, l'annonce du ministre "est une excellente nouvelle à condition d'aller très vite car on est en pleine saison de semis". Mais pour le président de l'AGPM c'est trop tard pour cette année, car les 30.000 ha de maïs OGM prévus cette année en France (contre 500 ha en 2005 et 5.000 ha en 2006) ont déjà été semés. "Je n'ose imaginer qu'on détruise ce qui a déjà été semé. Cela serait marcher sur la tête", a affirmé M. Terrain. Le MON810 vise à protéger les cultures de la pyrale du maïs, une sorte de papillon dont les larves se nourrissent de l'intérieur des tiges de la plante.
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