Elle a cependant exprimé ses "préoccupations" dans une lettre ouverte au gouvernement, cosignée avec la fondation Nicolas Hulot et la fédération France nature environnement (FNE, qui revendique 3.000 associations), concernant "les conditions d'organisation de l'après Grenelle de l'environnement sur la question des OGM". L'Alliance avait suspendu le 6 décembre sa participation au Grenelle de l'environnement pour protester contre l'absence de concertation de la part du gouvernement.
"Le ministre d'Etat ayant répondu favorablement à notre demande en décidant de réactiver et de réunir le 20 décembre prochain le groupe de contact qui associe les différents collèges, l'Alliance reprend donc sa participation active au Grenelle", a-t-elle indiqué. L'Alliance souligne cependant qu'elle sera "particulièrement attentive" lors de la réunion de l'inter-groupe sur les OGM le 11 décembre "à ce que les engagements pris lors du Grenelle soient pleinement respectés, en particulier l'activation immédiate de la clause de sauvegarde", indique-t-elle.
La publication le 6 décembre d'un arrêté du ministre de l'Agriculture prononçant un gel "a minima" des cultures d'OGM jusqu'au 9 février avait précipité la décision de l'Alliance. Pour cette dernière, il s'agissait d'une "remise en cause par le gouvernement de la décision du Grenelle d'activer au niveau européen la clause de sauvegarde sur la culture du maïs MON 810 (seul OGM cultivé en France)".
Dans leur lettre ouverte au gouvernement, l'Alliance, FNE et la fondation Nicolas Hulot soulignent que leur participation à la réunion du 11 décembre "a pour seule et unique intention la volonté de relancer le processus de concertation pour atteindre les objectifs fixés par les acteurs du Grenelle maus aussi par le président de la République lui-même". Ces trois organisations estiment en effet que les récentes décisions du gouvernement sur les OGM (projet de loi transmis au Conseil d'Etat, décret sur la création d'un comité de préfiguration d'une Haute autorité et suspension des ventes de semis de maïs MON 810 jusqu'au 9 février) "ont été adoptées sans concertation avec le collège ONG du Grenelle".
Le gouvernement a ainsi "pris le risque de casser une dynamique de coconstruction et de se priver de l'apport de constructif des autres parties prenantes", écrivent les associations qui attendent notamment que le gouvernement "formalise avant la fin de l'année sa décision de suspendre la culture du MON 810".