« Il n'y a aujourd'hui aucune raison légitime qui puisse justifier une telle décision. Aucune nouvelle donnée scientifique ou technique ne permet de remettre en cause l'homologation du produit et sa commercialisation », a indiqué vendredi un des dirigeants du groupe, Didier Charrier, interviewé sur France info.
La ministre de l'Écologie avait annoncé la semaine dernière qu'un « amendement à la loi de transition énergétique interdirait le glyphosate en vente libre au 1er janvier 2016 ». « Les discussions sont en cours au sein de l'inter-profession (...) pour une mise en œuvre potentielle de la vente sous clé, au comptoir, et plus en libre service, de l'ensemble des produits jardins à compter du 1er janvier 2018 », a expliqué Didier Charrier ajoutant que « rien ne justifie à ce jour un tel empressement ». « Ces déclarations nous ont surpris par rapport au fait de voir une entreprise pointée du doigt avec autant de véhémence, pour des raisons qui sont de notre point de vue totalement injustifiées », a-t-il indiqué, s'étonnant de voir le Roundup mis en avant alors qu'il existe « plus de 180 produits » à base de glyphosate utilisés par les jardiniers sur le marché.
Monsanto conteste également l'évaluation qui a été faite par le Circ du caractère cancérigène du glyphosate : « Nous considérons que cette évaluation a été faite sans prendre en compte l'intégralité des données qui sont à ce jour existantes », selon Didier Charrier.
Le glyphosate et les insecticides malathion et diazinon ont été classés en mars cancérogènes « probables chez l'homme », même si les « preuves sont limitées », par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ).