Tous les 2 ans, le salon Désherb’Avenir est un rendez-vous incontournable pour les betteraviers. Pour cette édition 2025, l’ITB, l’Institut technique de la betterave, organisait son événement à Bétheny, en périphérie de Reims dans le département de la Marne.
« C’est notre rôle, en tant qu’institut de partager les connaissances acquises sur un sujet aussi majeur pour les planteurs que le désherbage. Une trentaine d’outils sont présentés afin d’apporter aux producteurs des solutions combinées qui puissent répondre à leurs problématiques techniques et économiques », explique Alexis Hache, président de l’ITB et planteur dans le sud du département de l’Oise. Et d’ajouter : « la filière est à la croisée des chemins, il nous faut des solutions opérantes qui soient tenables sur le plan économique et performantes techniquement ». Le ton est donné : l’avenir du désherbage passe par des alternatives au tout chimique, qui combinent à la fois une pulvérisation de plus en plus performante et des solutions mécaniques qui, elles aussi, progressent en termes de précision et de débit de chantier.
Pulvérisation : la technologie n’est plus limitante
Les technologies qui permettent une pulvérisation ciblée en appliquant l’herbicide là où les adventices sont détectées sont, grâce au traitement d’image, des solutions qui font leur preuve (Spectre chez Berthoud, See and Spray chez John Deere). Toutefois, le coût de la technologie constitue un frein à l’échelle des exploitations. Les systèmes de rampe de traitement localisé, disponible notamment chez Sopema, semblent plus accessibles d’un point de vue coût et l’efficacité est tout aussi avérée. « L’outil est simple d’utilisation, on peut facilement diminuer de 30 % le volume d’herbicide utilisé et la faible hauteur de travail garantit l’efficacité », explique Ghislain Malatesta responsable du département expérimentation à l’ITB à propos de la rampe RATL-36 de Sopema.

Le désherbage mécanique de plus en plus précis
Désherb’Avenir fait la part belle aussi au désherbage mécanique : bineuse, herse-étrille, houe rotative, roto-étrille ou encore robots de désherbage.
Aux betteraviers qui soulignent que le désherbage mécanique reste aléatoire et chronophage, Ghislain Malatesta rappelle que les évolutions technologiques autour du guidage permettent d’être de plus en plus rapides et précis. Mais ces passages restent exigeants et doivent être effectués à des stades précis du développement de la betterave et des adventices. Plus l’adventice est jeune, mieux c’est, et il faut attendre a minima le stade 4 feuilles de la betterave pour limiter le risque de pertes. Ainsi, les constructeurs s’attèlent à optimiser leurs outils pour gagner en précision et en souplesse d’utilisation.
Le combinatoire comme stratégie payante
Les expérimentations terrain permettent d’explorer de nouvelles stratégies et d’affiner les programmes. « Nous avons les outils et la technologie, mais il s’agit de les rentabiliser et d’avoir des approches combinatoires pour répondre à tous les enjeux tout en maintenant une très bonne efficacité », résume Ghislain Malatesta.
L’ITB préconise donc pour les systèmes conventionnels, des programmes qui combinent un désherbage chimique en plein ou en localisé suivi de passages d’outils mécaniques (herse étrille et bineuse) avec si nécessaire des rattrapages chimiques en localisé.
« Cela permet de créer un décalage de végétation entre les betteraves et les adventices », justifie Ghislain Malatesta. En système bio, il faudra viser comme objectif d’intervenir le plus régulièrement possible au stade jeune des adventices.
Constructeurs et distributeurs semblent s’adapter aux enjeux du terrain et aux contraintes des agriculteurs. Chacun œuvre à développer des outils qui soient souples d’utilisation et polyvalents sur les usages et les cultures. En effet, les équipements uniquement dédiés à la culture de la betterave ne feront pas long feu sur les exploitations qui cherchent en priorité à rationaliser les coûts et les charges.