L’Inde envisage de prolonger l’interdiction d’exporter du blé, d’après des sources gouvernementales citées par l'agence Reuters, sources qui ajoutent qu’il ne faut pas s’attendre à une reprise des exportations d’ici à mi-2024. L’objectif de cette extension : reconstituer des réserves et faire baisser les prix intérieurs.
De fait, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué un bond des exportations de blé indiens en 2022, alors que la production était sévèrement réduite à cause d’une vague historique de chaleur, au mois de mars. Cela a mis à rude épreuve la disponibilité - la demande locale de l’Inde est estimée à 105 Mt et la production serait tombée l’an dernier à 95 Mt, précise Reuters - et fait flamber les prix domestiques.
Le pays avait interdit les exports au mois de mai pour réduire l’inflation et sécuriser l’approvisionnement alimentaire de sa population. Mais les prix intérieurs restent très hauts. Le quotidien Hindustan Times souligne leur niveau record atteint en janvier 2023 : 32 500 roupies/t (368 €/t).
En prolongeant le ban à l’export, le gouvernement veut mettre l'accent sur ses achats de blé aux producteurs locaux de façon à reconstituer les stocks du pays, au plus bas depuis cinq ans. Les achats publics de blé étaient passés de 43,3 Mt en 2021 à 18,8 Mt en 2022, toujours selon Hindustan Times.
La récolte indienne de blé est attendue record en 2023, à 112 Mt, ce qui devrait aider. Mais elle pourrait être entamée par des conditions anormalement chaudes au moment de la moisson. Le bureau météorologique indien a d’ailleurs déclaré au début du mois que les températures minimales sont « très susceptibles d’être supérieures à la normale » en février dans les zones du pays où l’on cultive du blé.