Pour la fin de campagne 2023/24, FranceAgriMer révise les stocks nationaux de blé tendre à la baisse de 150 kt en octobre (2 768 Mt). Ils seraient supérieurs de 9 % par rapport à la campagne dernière, détaille Adèle Dridi, chargée d’études économiques céréales de l’organisme. Affinée au fil des mois, la collecte 2023 est, elle, évaluée à la baisse de 100 kt.
En ce qui concerne les utilisations intérieures, les mises en œuvre pour la fabrication d’aliments du bétail (FAB) sont relevées de 150 kt par rapport au mois dernier. Sur le plan des exportations, FranceAgriMer estime à la baisse celles vers le Benelux et l’Espagne (- 213 kt), concurrencées par l’origine mer Noire. La lourde concurrence russe et des pays de l’Europe de l’Est continuent aussi de limiter les opportunités de ventes françaises à l’international depuis le début de la campagne.

L’organisme relève toutefois de 300 kt son objectif d’exports vers les pays tiers, à 9,8 Mt (10,2 Mt l’an dernier). Les exportateurs hexagonaux concluent, en effet, d’importantes affaires à destination de la Chine et les intérêts des importateurs algériens et marocains prennent de plus en plus d’ampleur, comme le souligne Marius Garrigue, expert des marchés agricoles pour Terre-net.
Si la Russie suit une importante dynamique d’exportations depuis le printemps (estimées à 50 Mt pour 2023/24), le fait que les autorités du pays imposent depuis ces derniers mois un « prix plancher » aux exportateurs de blé semble avoir donné une place aux offres françaises et roumaines lors des appels d’offres du Gasc notamment, qui n’auraient pu se positionner sans son existence, indique Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer. Même s’il n’a pas été annoncé officiellement, ce prix plancher serait autour de 270 dollars la tonne Fob (hors frais de transport, taxes et assurances). Est-ce que cela va durer ? Cela n’a pas, non plus, été explicitement annoncé. Il faudra suivre avec attention les prochains appels d’offres.