Le gouvernement ukrainien a annoncé qu’il allait introduire l’enregistrement obligatoire des sociétés qui exportent des produits alimentaires. Le but : prévenir les abus dans les exports de marchandises agricoles, en particulier l’évasion fiscale.
« De nouvelles sociétés ont vu le jour suite au conflit », souligne Agritel. Et les autorités estiment que près d’un tiers des produits ukrainiens destinés à l’export sont actuellement payés comptant et sans payer les taxes nécessaires, relève l’agence Reuters. Qui pointe aussi « la dissimulation illégale ou le report des recettes en devises sur des comptes situés hors-Ukraine ».
Ceci, alors que le pays a fortement besoin d’argent pour financer l’effort de guerre contre la Russie.
Pour pouvoir exporter, les entreprises devront donc désormais être inscrites au registre agraire de l'État, assujetties à la TVA, et sans dette fiscale ni retard dans la restitution des recettes en devises.
Depuis quelque temps déjà, l’Ukraine renforce les contrôles sur les exports agricoles. En août, la région d’Odessa a conditionné le chargement des navires à une analyse préliminaire de la légalité de l’origine des céréales, souligne Reuters. Et le pays a annoncé la suspension des paiements cash sur les ports du Danube, note Agritel.
D’après le ministère ukrainien de l’Agriculture, les exportations céréalières sont par ailleurs passées de 4,22 Mt en octobre 2022 à 2,15 Mt en octobre 2023. Une forte baisse qui serait liée au blocage des ports ukrainiens de la mer Noire et aux bombardements russes sur les terminaux d'exportation du Danube, d'après les opérateurs.
UkrAgroConsult estime que les exportations ukrainiennes de blé n’atteindraient que 13,3 Mt sur l'ensemble de la campagne de commercialisation 2023/24, contre 16,9 Mt sur 2022/23 et 18,8 Mt sur 2021/22. Pour le maïs, le pays expédierait 21 Mt cette campagne, contre 28 Mt en 2022/23 et 25 Mt en 2021/22.