Attendue par différents acteurs du monde agricole, notamment Jeunes agriculteurs qui a participé à son élaboration, la campagne de communication nationale sur les « entrepreneurs du vivant » a été lancée le 1er juillet par le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, et la ministre de la mer, Annick Girardin. Dans le cadre du plan de relance, 15 millions d'euros ont été débloqués pour financer cette campagne d'ampleur inédite.
« Je remercie tous les acteurs professionnels et en particulier @JeunesAgri pour leur implication. L’enjeu du renouvellement des générations est fondamental. Vous pourrez voir les spots TV dès ce soir avant les films en prime ou lors du 14 juillet » @J_Denormandie pic.twitter.com/w363Fs85ab
— Jeunes Agriculteurs (@JeunesAgri) July 1, 2021
« Un agriculteur sur deux va partir à la retraite dans les cinq à dix prochaines années », a rappelé le ministre de l’agriculture, pour qui attirer des jeunes relève d’une véritable « question de souveraineté : on ne peut pas avoir d’agriculture sans agriculteurs », ajoute-t-il. Néanmoins, la campagne de communication, sur un modèle similaire à celle réalisée par l’armée il y a quelques années, met aussi l’accent sur la diversité des métiers qui existent dans les filières « du vivant ».
« Depuis trois ans, c’était une demande pour pouvoir expliquer nos métiers, les faire comprendre à nos concitoyens, et surtout susciter des vocations agricoles car c’est notre objectif, mais l’enjeu est considérable sur toute la filière, il faut que les différentes professions se l’approprient », salue de son côté Samuel Vandaele, président de JA, qui ne cache pas son enthousiasme face au lancement de cette campagne de communication.
Des métiers qui ont du sens
Ces métiers répondent en effet à des aspirations très actuelles : « quoi de plus noble que de nourrir le peuple, que de protéger l’environnement qui nous entoure ? », insiste le ministre.
Parallèlement, la crise sanitaire a renforcé l’attachement des Français aux produits locaux, frais, et contribué aussi à une perception plus positive des agriculteurs. Si en 2005, 59 % des Français avaient une bonne image de l’agriculture, ils sont désormais 70 % en 2021 (sondage BVA). Sans compter que le taux d’employabilité dans ces professions est parmi les plus élevés dans les différents secteurs économiques.
Vous nourrir. C’est notre mission.
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) July 1, 2021
Les #EntrepreneursDuVivant recrutent. Rejoignez-les.
Des milliers d’emplois sont à pourvoir ?? https://t.co/3FbUHpYUzU#FranceRelance pic.twitter.com/e75c2DY5H1
Rémunération, pénibilité, modernité : expliquer la réalité
Pour élaborer cette campagne, le ministère de l’agriculture s’est appuyé sur tout un réseau d’acteurs, notamment l’enseignement agricole. La campagne repose sur deux spots télé de 30 secondes, diffusés à des moments de grande écoute (avant les films populaires, avant l’intervention du président de la République le 14 juillet prochain…), soutenus par des visuels dans la presse. À la rentrée, une campagne d’affichage publique viendra relancer la dynamique.
Y témoignent de véritables professionnels, et non des figurants, à l’instar des agricultrices Nadège Petit ou Laura Maniago. Installée en 2018, cette dernière ne manque pas une occasion d’inciter les jeunes porteurs de projet à « partir faire des études, car on est vraiment des entrepreneurs ». « C’est un métier de passion, d’innovation », ajoute-t-elle. Quant à Nadège Petit, elle rappelle que l’ « agriculture de précision, c’est notre quotidien », mais également qu’on « ne peut rien prévoir à l’avance, c’est aussi ce qui fait la beauté de ces professions du vivant ».
Ce sont métiers fabuleux, innovants, d’une actualité incroyable !
« Nous avons essayé de retranscrire l’aspect innovant », souligne Julien Denormandie, alors que ce dernier est souvent méconnu. À titre d’exemple, en 2017, la moitié des drones utilisés à des fins professionnelles l’étaient dans le milieu agricole, indique-t-il. Et l’innovation technologique a considérablement amélioré les conditions de travail souvent perçues comme pénibles. Quant à la rémunération, elle reste certes un point d’amélioration. « Nous avons déjà fait beaucoup de progrès, et ce gouvernement ne lâchera rien pour faire en sorte que nos métiers du vivant soient rémunérés à leur juste valeur, c’est tout l’objet de la loi Égalim 2 que nous avons adoptée la semaine dernière à l’Assemblée nationale », rappelle le ministre.
« Je m’adresse à jeunesse de France et à leurs parents : renseignez-vous sur les métiers du vivant, de la terre, ce sont métiers fabuleux, innovants, d’une actualité incroyable », a insisté Julien Denormandie, lui-même issu d’une formation agricole.
Une plateforme recensant toutes les informations a été mise en place dans le cadre de la campagne : entrepreneursduvivant.gouv.fr.