Denormandie veut lutter contre les « traders »

« Du fait des tensions sur les marchés mondiaux, on voit apparaître un phénomène qui est le phénomène du "trading" », a expliqué M. Denormandie, en visite au Forum international Bois construction, organisé de jeudi à samedi, à Paris. « Sur beaucoup d'appels d'offres, des forêts publiques ou des forêts privées, vous avez des traders, notamment localisés en Europe de l'Est, qui viennent surenchérir, pour acheter sur pied des grumes, notamment de chênes, de feuillus, mais aussi de résineux, qui les scient, les exportent et les envoient vers des pays qui sont extrêmement demandeurs », a expliqué M. Denormandie.

« On a poussé pour aller un cran plus loin, dans le projet de loi climat, une disposition qui vise à lutter contre ce phénomène de trading, qui est de dire : "ne peuvent participer à une vente aux enchères que des personnes qui ont un degré de formation en sylviculture" », a expliqué M. Denormandie, souhaitant empêcher « le pur financier ou le pur "trader" » de participer aux ventes de bois. Celles-ci seraient donc de facto réservés aux professionnels de la filière. Cette disposition a été votée par le Sénat et en commission mixte paritaire, selon M. Denormandie, « et donc, dès que la loi sera promulguée, on va pouvoir le mettre en œuvre », a-t-il assuré.

« Il y a cinq ou six traders qui achètent 80 % des volumes » de chênes français qui partent vers la Chine, a affirmé Nicolas Douzain-Didier, délégué général de la Fédération nationale du bois (FNB) qui représente scieurs et transformateurs, également présent sous la nef en bois du Grand Palais éphémère, installé sur le Champ de mars à Paris. « Ils ont des lignes de crédit financières de sociétés industrielles chinoises qui les mandatent pour aller acheter en France, en Belgique, en Allemagne », a affirmé M. Douzain-Didier, selon qui certains sont en Europe de l'Est et d'autres en Belgique, « avec des comptes déposés à Hong Kong ». « Entre janvier et mai 2021, il est parti 187 167 m 3 de chêne français en Chine directement de la forêt française sans aucune transformation », a affirmé la FNB dans un communiqué, soit + 42 % par rapport à 2020. 

D'autres outils sont à l'étude par le gouvernement, selon M. Denormandie, qui a évoqué « la généralisation de la contractualisation », afin d'éviter les appels d'offres qui rendent possible le trading, notamment au niveau de l'ONF, gestionnaire de la forêt publique et de certaines coopératives forestières. « On discute au sein du gouvernement pour voir les démarches européennes que nous pouvons prendre pour que l'Europe ne soit surtout pas naïve sur le sujet et au contraire se protège », a ajouté M. Denormandie.

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