La mauvaise moisson 2024 aura aussi des conséquences sur les amidonniers

Produits qui contiennent de l'amidon
Les usines d'amidon vont être impactées par la mauvaise récolte 2024. (©Adobe Stock)

Si le chiffre d’affaires des amidonniers a progressé de 17 % en valeur entre 2022 et 2023, passant de 3,4 milliards d’euros à 3,9 milliards d’euros, c’est essentiellement en raison du contexte inflationniste, explique Mariane Flamary, déléguée générale de l’Usipa. Car les volumes ne suivent pas cette courbe, avec une diminution de 13,5 % de la matière première agricole (blé, maïs ou pomme de terre) entrée dans les usines l’année dernière, soit 5,2 Mt contre 5,9 Mt l’année précédente.

Ces matières premières sont françaises à 96 %, les 4 % d’importations étant liées à des difficultés d’approvisionnement en maïs, en raison d’une faible récolte 2023, précise Mariane Flamary. L’amidonnerie utilise en effet 18 % des récoltes françaises de blé tendre, 29 % de la production de maïs, et 18 % des pommes de terre.

La moisson 2024, un travail supplémentaire pour les usines

Logiquement, la mauvaise récolte de blé de l’été n’est pas une bonne nouvelle pour l’Usipa, d’autant que la baisse des surfaces de blé s’avère structurelle, avec un million d’hectares de moins entre 2016 et 2024.

Pour cette année, la difficulté provient, non pas des volumes, qui devraient être assurés au détriment des marchés export, mais de la faiblesse des poids spécifiques, et de l’hétérogénéité. Si cela n’entraînera pas de différence de qualité sur le produit final, il y aura nécessairement un travail supplémentaire dans les usines pour gérer les volumes différents, avec une réadaptation de l’outil aux différentes tailles de grain, et parfois un ralentissement de l’activité. En outre, les petits grains contiennent davantage de cellulose, et moins d’amidon, or la cellulose abîme plus les matériaux que l’amidon, ce qui va contribuer à une usure prématurée des outils, explique Marie-Laure Empinet, présidente de l’Usipa.

Une compétitivité menacée

Pour 2025, l’Usipa soulève plusieurs points de vigilance. Premièrement, si l’inflation ralentit, les coûts de production se maintiennent à un niveau élevé, avec des coûts énergétiques -gage de compétitivité pour cette industrie- qui n’ont pas retrouvé leurs niveaux d’avant Covid.

Si la filière est bien engagée dans la décarbonation, « les engagements des entreprises restent les mêmes, mais elles sont vigilantes au maintien de leur compétitivité, sinon leurs investissements risqueraient d’en pâtir », rappelle Mariane Flamary.

Autre source d’inquiétude, les accords de libre-échange actuellement en négociation avec le Mercosur, la Thaïlande et l’Indonésie, trois pays qui produisent de l’amidon, dans des conditions loin d’être équivalentes à celle de la France et « sans financement de la décarbonation », souligne la déléguée générale de l’Usipa. Cette dernière appelle donc les pouvoirs publics à œuvrer pour la préservation des marchés européens.

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