Dans son dernier point mensuel, FranceAgriMer a encore réduit ses prévisions sur l’utilisation des céréales françaises par l’industrie amidonnière pour la campagne de commercialisation 2023/24 : - 90 000 t d’un mois sur l’autre pour le blé tendre et - 30 000 t pour le maïs grain.
« Cela fait plusieurs mois qu’on baisse régulièrement le poste amidonnerie », explique Adèle Dridi, chargée d’études économiques. Si l’incendie du site de Tereos à Nesle (Somme), le 9 novembre 2023, a joué, c’est surtout « la conjoncture économique peu favorable à l’activité » amidonnière qui justifie cette révision : « baisse de la demande pour tout le secteur cartonnerie-papeterie », « débouchés allemands en cartonnerie un peu en berne cette campagne ».
2,22 Mt de blé tendre seraient donc destinés à l’amidonnerie sur 2023/24, un chiffre qui représente environ 6 % de la production française et 16 % des utilisations par le marché intérieur, et qui pourrait encore être abaissé.
Le secteur utiliserait 1,52 Mt de maïs, soit 13 % de la production et 25 % des utilisations intérieures. Pour les deux cultures, la consommation par l’industrie amidonnière est annoncée en nette baisse par rapport aux campagnes passées.
L’industrie française de l’amidon et de ses produits dérivés compte dix sites de production, valorise près de 6 Mt de matières premières agricoles (blé, maïs, pomme de terre, pois protéagineux) et génère trois milliards d’euros de chiffre d’affaires par an dont 75 % à l’export, précise l’Union des syndicats des industries de produits amylacés (Usipa).
La France est le premier pays producteur d’amidon en Europe et le quatrième dans le monde, derrière la Chine, les États-Unis et le Brésil. L’agroalimentaire et l’industrie papetière sont les deux principaux débouchés de la filière.
