Agrivoltaïsme : 44 % des agriculteurs envisagent de s’équiper selon Sun'Agri

Agrivoltaïsme
D’après Sun’Agri, 44 % des agriculteurs envisagent l'agrivoltaïsme dans les 10 ans. (©miropa20/Adobe Stock)

En mai 2024, le mot « agrivoltaïsme » faisait son entrée dans le dictionnaire. Ce terme, encore inconnu il y a quelques années, a émergé à la faveur d’un intérêt croissant des politiques, des agriculteurs et des citoyens. À ce jour, l’Ademe évalue le nombre de projets en cours à 200 sur le territoire français.

C’est pour évaluer la connaissance et l’acceptabilité de l’agrivoltaïsme que Sun’Agri, leader du secteur, et Ipsos Agriculture ont mené une enquête auprès de 695 agriculteurs (415 paysans en grandes cultures et polyculture-élevage, 195 viticulteurs, 85 arboriculteurs et maraîchers) et 1 000 citoyens français de tous genres et âges, répartis sur tout le territoire.

93 % des agriculteurs subissent des aléas climatiques

En premier lieu, l’étude visait à évaluer les préoccupations majeures des agriculteurs, qui se révèlent être la rentabilité de leurs exploitations à 75 %, les aléas climatiques et problèmes d’accès à l’eau pour 52 % des sondés, tandis que les contraintes réglementaires arrivent à la troisième place, avec 42 % des réponses.

93 % des agriculteurs sondés ont révélé subir des aléas climatiques sur leur exploitation : un agriculteur sur deux a été confronté à la sécheresse, 38 % aux tempêtes et vents violents, 28 % au gel, 24 % à la canicule, 23 % à la grêle et 8 % aux excès d’eau. Seuls 7 % des sondés ont déclaré ne pas avoir été touchés. Pour deux agriculteurs sur trois, les impacts climatiques ont affecté plus de 20 % de leur production, et pour un tiers des sondés, plus de 30 % de leur production.

44 % des agriculteurs envisageraient l’agrivoltaïsme dans les 10 ans

Face à ces menaces pour la production agricole, 52 % des agriculteurs interrogés se déclarent prêts à s’équiper de solutions de protection climatique dans les dix années à venir. Le premier levier d’adaptation identifié est le changement de variété ou de culture, à 71 %, suivi des solutions d’irrigation, à 46 %. L’agrivoltaïsme arrive en troisième position des solutions d’adaptation envisagées, pour 44 % des sondés. 

Des chiffres similaires à ceux identifiés par l’Ademe, selon Jérôme Mousset, directeur bioéconomie pour l’agence environnementale : « Il y a quelques années, nous avons également mené une enquête, pointe-t-il. Elle révélait que 80 % des agriculteurs se disaient prêts à changer leurs pratiques, et qu’un agriculteur sur deux envisageait de produire de l’énergie. »

Damien de Besombes, viticulteur, a combiné nouvelles variétés et production d’énergie sur son domaine, situé dans les Pyrénées-Orientales : sous les ombrières de son installation agrivoltaïque, implantée en 2023, il a planté des raisins blancs, pour favoriser l’acidité et réduire les teneurs en alcool.

Table ronde au Sia 2025
Au Salon de l'agriculture, le 24 février, Sun'Agri avait réuni un panel d'experts pour discuter de l'agrivoltaïsme. (© Elena Blum)

Objectif : une diversification des revenus

Outre le service rendu en termes agronomique, l’agrivoltaïsme doit permettre une diversification des revenus, selon près des deux-tiers des sondés. D’après le baromètre de Sun’Agri, la diversification est déjà à l'œuvre dans la moitié des exploitations : 25 % des agriculteurs produisent de l’énergie (biogaz, éolien, photovoltaïque), 16 % pratiquent la vente directe à la ferme, 15 % perçoivent des loyers fonciers et immobiliers, 10 % réalisent des travaux agricoles pour des tiers, 7 % transforment leurs produits à la ferme et 7 % pratiquent l’agritourisme. 

Quant à la forme que doit prendre la rétribution issue de l’agrivoltaïsme, elle varie, elle aussi : 56 % des agriculteurs estiment qu’elle doit être un loyer versé à l’exploitant, 49 % souhaitent un projet qui améliore le revenu de la production, 43 % voient l’autoconsommation comme une forme de revenu, 39 % envisagent un loyer pour le propriétaire foncier, et 36 % une rétribution sous forme d’aide à l’investissement.

Un manque de connaissances des effets de l’agrivoltaïsme

D’après Sun’Agri, un quart des agriculteurs se déclare aujourd’hui engagé dans un projet agrivoltaïque : un quart serait constitué de céréaliers et éleveurs, 21 % de maraîchers et arboriculteurs et 14 % de viticulteurs. Mais s'ils prennent de l’ampleur, de la pédagogie est encore nécessaire : les deux tiers des agriculteurs se déclarent bien informés sur les enjeux de l’agrivoltaïsme, mais moins de la moitié des sondés savent qu’il permet de réduire les besoins en eau, seuls 39 % savent que cette pratique permet d’accroître les rendements, et moins d’un tiers est au courant du caractère illégal d’une installation agrivoltaïque réduisant les rendements.

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