« Nous avons besoin d'un budget au moins équivalent à celui d'aujourd'hui », a déclaré le ministre français de l'agriculture Stéphane Travert à l'issue d'une rencontre organisée à Madrid avec ses homologues. « La baisse proposée par la Commission fait peser un risque sans précédent sur la viabilité de nos exploitations agricoles », a-t-il souligné.
La Commission a proposé début mai une baisse de 5 % du budget dédié à la Pac pour la période 2021-2027. Certains Etats et parlementaires européens sont sceptiques sur la manière dont sont présentés ces chiffres, et craignent qu'ils ne masquent des coupes entre 10 et 20 % en termes réels. Bruxelles propose de consacrer 265 milliards d'euros à la Pac dans le prochain budget pour 27 Etats membres, contre 408,3 milliards actuellement à 28.
Stéphane Travert et sa collègue espagnole Isabel Garcia Tejerina ont présenté un mémorandum exigeant formellement « l'augmentation du budget de la Pac à son niveau actuel ».
« Cet accord est ouvert aux autres pays que nous espérons voir se joindre à ce front qui naît aujourd'hui à Madrid », a souligné la ministre espagnole. Les six responsables ont souligné que les efforts des prochaines semaines viseraient à rallier le soutien d'autres pays.
Pour justifier les coupes, Bruxelles a invoqué les « nouvelles priorités » de l'UE comme la politique migratoire, sécuritaire ou de défense, ainsi que la perspective du Brexit qui privera le budget européen de la contribution du Royaume-Uni.
« Mais ce n'est pas une raison pour démanteler ce qui est devenu l'une des politiques les plus réussies que l'Europe ait eues depuis sa création », a plaidé le ministre irlandais Michael Creed.
