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Une surface cultivée de 3 500 ha, 250 agriculteurs (dont 50 % détiennent du capital), 10 M€ de chiffre d'affaires total, 70 salariés touchant pour la plupart 1 000 €/mois pour 230 h de travail... Mise en place en 1993 lors de la privatisation du secteur agricole, la ferme coopérative Agra en République Tchèque représente parfaitement l'agriculture de la grande majorité des pays de l'ex-URSS. Les terres sont louées à des propriétaires auxquels elles ont été rendues à la fin du communisme. 250 les ont en effet conservées, les autres les ont vendues aux anciens dirigeants des kolkhozes, entre 1 500 à 2 000 €/ha, qui en valent aujourd'hui plus de 6 000 €/ha.
Aujourd'hui, ces derniers sont devenus des managers capitalistes et les prix du foncier agricole ont quintuplé. À la tête d'Agra, ils sont cinq à se partager plus de 50 % du capital, dont Pavel le principal actionnaire. Et tous approchent de la retraite. Se pose donc la question de la transmission de cette énorme exploitation, soit parce qu'ils n'ont pas de descendant ou que ceux-ci ne disposent pas de moyens financiers suffisants pour leur racheter leurs parts. L'avenir de cette ferme coopérative, pourtant très compétitive techniquement comme économiquement, n'est pas assuré.
7 à 8 t/ha de blé valorisé plus de 250 €/t en Allemagne en 2020 pour un coût de production un peu supérieur à 140 €/t, 4,5 t/ha de colza vendu 350 €/t, 20 000 t de stockage permettant de profiter des opportunités de marché, 2 Ml de lait/an payé 320 €/1 000 l par Danone, des débouchés en Autriche toute proche : ces performances pourraient intéresser de riches investisseurs tchèques...