Le méthaniseur de Friedel consomme 25 t de matières premières par jour. Principalement du maïs, jusqu'à 60 % de sa production « suivant les années » sauf lorsqu'il fait sec, car l'agriculteur allemand « le valorise alors mieux en le commercialisant auprès d'éleveurs ». Ainsi, l'unité méthanisation, créée en 2011 pour pallier le manque à gagner en grandes cultures, sert de variable d'ajustement des revenus agricoles.
« Par exemple en 2019, outre le maïs, j'ai utilisé les betteraves sucrières. Comme elles étaient payées 30 €/t, cela me revenait moins cher que d'acheter du lisier », raconte le producteur expliquant « ne pas avoir le choix » s'agissant de l'incorporation de cultures alimentaires dans le méthaniseur.
« La méthanisation, variable d'ajustement de nos revenus »
D'autant que la rentabilité du blé varie, elle aussi, énormément d'un an sur l'autre. « En 2020, j'ai vendu à 160 €/t pour un rendement de 9 t/ha, soit un chiffre d'affaires de 1 440 €/ha. Mes charges variables étaient de 800 €/ha, d'où une marge brute de 640 €/ha. Avec la location des terres à 600 €/ha, j'ai réalisé une marge nette de 360 €/ha » en ajoutant les aides de la Pac, donc 40 €/ha en réalité puisque celles-ci s'élèvent à 320 €/ha.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : comment vivre des grandes cultures seulement ? Ce que permet de faire, malgré les lourdeurs administratives, l'activité méthanisation... « Il faut que l'Europe sécurise nos revenus », martèle cependant Friedel, qui aspire à partir en retraite et transmettre sa ferme à ses enfants.