A près un effondrement régulier depuis fin juin, l’euro est passé en dessous du dollar, mercredi 13 juillet. C’est la première fois depuis la mise en circulation de la monnaie unique européenne, en 2002.
Cette dégringolade de la parité eurodollar s’explique notamment par le décalage entre les politiques monétaires US et européenne face à l’inflation et aux craintes de récession liées à la guerre en Ukraine.
« La Fed (la banque centrale des États-Unis) a une posture très offensive et a pris des mesures de relèvement des taux d’intérêt plus fortes que la Banque centrale européenne », a expliqué Marc Zribi, responsable de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer, lors d’un point presse.
D’où une attractivité plus forte pour le dollar, plus que jamais valeur-refuge par rapport à d’autres monnaies jugées plus vulnérables. L’euro, lui, est plombé par la crainte d’une coupure des approvisionnements en gaz russe pour l’Union européenne, qui accentue les risques de récession.
Cette chute de l’euro donne un avantage compétitif aux exportations françaises.
« Si un euro vaut 1,20 $, une tonne de blé français rendu Rouen à 350 €/t va s’échanger à 420 $/t sur le marché mondial, illustre Marc Zribi. Avec un euro à parité, cette tonne peut mécaniquement être vendue à 350 $/t à l’international. On gagne 70 euros de compétitivité ».
À l’inverse, les importations de produits agricoles ou de matières premières énergétiques, elles aussi vendues en dollar sur le marché international, seront plus chères pour la France : « avec un euro à 1,20 $, un baril de pétrole de 100 $/t coûte 80 €/t. À parité, il coûte 100 €/t à importer ». Et cela vaut aussi pour les engrais...