Hors-UE, la France a exporté 3,6 Mt de blé tendre entre juillet et octobre, plus que ces trois dernières campagnes à la même époque, et avec plusieurs évolutions notables quant aux destinations. Le Maroc est ainsi revenu massivement aux achats de blé français, à 999 000 t contre des volumes réduits les années précédentes, relevait le conseil spécialisé « grandes cultures » de FranceAgriMer lors de son point presse du 9 novembre.
« On note aussi des achats de l’Égypte, du Yémen et du Pakistan », soulignait Marc Zbiri, chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer, avec respectivement 256 000 t, 240 000 t et 234 000 t achetés sur les quatre premiers mois de la campagne de commercialisation.
Le conseil spécialisé a néanmoins revu à la baisse ses projections quant aux exports totaux de blé tendre sur l’ensemble de la campagne, à 17,06 Mt contre 17,29 Mt estimés au mois d’octobre (et 16,92 Mt sur la campagne 2021/22).
Ils ont été réduits de 130 000 t vers les pays de l’Union européenne, en particulier vers la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne, en lien avec les incertitudes sur la pérennité du corridor d’export de céréales ukrainiennes en Mer noire, a noté Marc Zribi. Ils atteindraient 6,9 Mt, contre 8 Mt en 2021/22 et 6,1 Mt en 2020/21.
Ces incertitudes en Mer noire, couplées à une activité de la Chine aux achats qui s’annonce amoindrie, ont aussi mené FranceAgriMer à abaisser de 100 000 t les exports anticipés de blé en direction des pays tiers. Ils s’élèveraient sur la campagne à 10 Mt, contre 8,8 Mt en 2021/22 et 7,4 en 2020/21.
Entretemps, le corridor d’export a été reconduit pour 120 jours, et une arrivée massive de blés de la Mer noire, plus compétitifs que les blés européens, pourrait bien conduire à une nouvelle révision à la baisse des exports français sur cette campagne.