« L’idée est pourtant simple mais encore fallait-il oser », nous a confié Michael Bellicot d’Eco-Mulch. Après trois années de gestation dans le bureau d’étude, c’est à Innov-agri qu’Eco-Mulch a présenté son outil de travail du sol polyvalent, le Gaïa. Une poutre centrale unique, associée à 10 parallélogrammes, sur lesquels on peut changer rapidement les outils pour réaliser différents travaux.
Actuellement huit outils sont proposés pour s’adapter sur le parallélogramme du Gaïa d’Eco-Mulch : semis à dents 25 cm, semis de précision, semis à disques 25 cm, incorporation d’engrais localisé, herse étrille, destruction mécanique des interlignes, destruction thermique, sarclage. D’autres outils sont en cours de développement mais le constructeur souhaite rester discret sur leurs types.
« Cette machine est destinée principalement aux exploitants en agriculture biologique mais elle peut intéresser bon nombre d’agriculteurs conventionnels pour qui le désherbage mécanique est une solution d’avenir », a expliqué Michael Bellicot.
Ce nouveau concept permet, avec son châssis universel, de mettre en terre et d'entretenir les cultures tout au long de leur cycle. De plus, il assure « passage après passage, une précision de positionnement importante sans avoir obligatoirement recours à des dispositifs de correction de trajectoire sophistiqués fragiles et coûteux. » En effet, la géométrie tracteur-outil ne change pas quel que soit le module utilisé ce qui permet à « l’outil travaillant de passer au même endroit que l’outil semant ».
Si le prix n’est pas encore fixé, il est clair qu’aujourd’hui, un outil de travail du sol coûte environ 10 000 € le mètre. Et il faut plusieurs outils différents pour réaliser l’itinéraire cultural. Eco-mulch sera certainement moins cher au global avec le concept de châssis unique pour différents outils car le prix de la poutre et des parallélogrammes sera payé une seule fois pour différents travaux.
Le Gaïa de Eco-mulch ne devrait pas encore être commercialisé cette année car le constructeur se réserve la saison à venir pour réaliser des tests avec différentes cultures et différentes techniques de désherbage mécanique pour valider la pertinence du conseil agronomique qu’il pourra offrir à ses clients. Eco-Mulch finalise aussi le développement d’un échappement rang par rang pour éviter les chevauchements de lignes de semis pour économiser les semences.
« Aujourd’hui, la tendance est de ne pas perturber le cycle de vie, non seulement de la culture, mais aussi du milieu. Maintenir un sol vivant en l’entretenant par une couverture végétale toute l’année qui alimente la faune et la flore complexe se trouvant sous nos pieds, est un gage de réussite pour les cultures d’aujourd’hui et de demain », conclut Etienne Bazin, gérant de Eco-Mulch et agriculteur.