Alors qu'il avait rejoint son frère, « naturellement, sans véritable choix, à la fin de ses études » parce qu'il « partageait de loin ses choix et surtout son courage d'avoir investi dans une chèvrerie », Xavier se retrouve brutalement sans rien : la crise du lait de chèvre de 2010/2011 a eu raison de l'élevage caprin. Il reprend alors la ferme familiale, même s'il « sait pertinemment que les 60 ha de cultures sont insuffisants », car il « souhaite conserver une activité agricole », son « espace de bonheur et de plénitude ». Il sera double actif comme son père, son grand-père et les générations précédentes avant lui. Un statut et une organisation qui lui « conviennent bien » même si la double activité « n'est pas encore bien vue dans les campagnes françaises », les gens et les autres agriculteurs « pensant » notamment qu'elle est une obligation pour « les chefs d'entreprise qui n'ont pas réussi ».
Ainsi, de décembre à avril, le jeune producteur dame les pistes de ski et de mai à novembre, il revient chez lui, sur les monts du Lyonnais, tout en restant double actif puisqu'il travaille sur son exploitation et dans celles de plusieurs voisins, qui apprécient son savoir-faire, son implication et sa disponibilité. Un véritable partage de compétences s'établit entre les deux parties. « Cela me va bien, j'aime la liberté », souligne Xavier, encore « très marqué » par la fâcheuse expérience de son frère. Pour lui, la double activité est un « choix » dont il est « fier » et qui lui apporte « 70 % » de son « revenu net », « une couverture sociale » et la « considération » de ses différents employeurs...