Après la moisson, l’heure est à la conquête de nouveaux marchés. Le volume record en blé, supérieur à 40 Mt, selon les estimations du 20 août dernier et une qualité au rendez-vous vont pouvoir chasser des esprits la mauvaise qualité de la récolte 2014 qui a été plus difficile à écouler vers les pays tiers.
« Nous fournissons habituellement 80 % des besoins de l’Algérie en blé. Ce pays avait représenté plus de 40 % de nos débouchés hors Europe lors de la campagne 2013-2014 », a expliqué Philippe Pinta, président de l’Agpb, lors de la présentation du bilan de la moisson 2015. Mais l’an dernier, l’Algérie a boudé l’origine France. Notre pays n'y a envoyé qu’un quart de ses blés sur les 11,4 Mt exportées hors de l’UE.
L’Agpb est ainsi confiante sur la capacité des opérateurs français à valoriser les plus de 40 Mt de blé récoltées cet été, « avec un atout qualitatif important ». « Par rapport à nos concurrents européens, la récolte est d’une très grande régularité, quelles que soient les années. Cela rassure nos clients et cela nous permet d’avoir une politique d’export intéressante sur le long terme », a expliqué Philippe Pinta, par ailleurs président d’Unigrains, l’interprofession céréalière.
Selon le responsable professionnel, des contacts seraient d’ores et déjà établis en Arabie Saoudite, qui est resté jusqu’à présent un débouché marginal hors UE. D’autres échanges sont en cours avec l’Iran, autre pays importateur du Moyen Orient.
Un plan protéines qui fonctionne, mais…
Lors de la précédente campagne, face à une baisse de la demande de certains clients traditionnels, principalement en Algérie et au Maroc, les exportateurs français ont fortement développé les ventes vers l’Egypte, débouché bien connu du blé français, et ils ont su conquérir de nouveaux marchés en Asie du sud et du sud-est : Thaïlande, Bangladesh, Corée du sud ou Philippines entre autres. Des débouchés qu’il faudra aussi conforter dans les prochaines semaines pour dégager rapidement certains silos pleins. « Chez certains organismes stockeurs, il faut effectivement faire de la place pour le maïs. »
Le président de l’Agpb est également satisfait de la réaction de la filière suite à la récolte de mauvaise qualité en 2014, en matière de protéines. Le plan protéines mis en place avec la classification des blés en quatre catégories « fonctionne bien », selon Philippe Pinta. « La communication pour inciter les producteurs à faire des efforts sur ce critère a été efficace. »
Sur des échantillons représentatifs de 58 % de la récolte, analysés au 20 août, 46 % affichent un taux de protéines supérieur à 11 %, et 11 % affichent un taux supérieur à 11,5 %. Ceci dit, avec des conditions météorologiques beaucoup plus favorables en 2015 qu’en 2014, la production de blé française ne devrait pas afficher un taux de protéines moyen plus élevé que l’an passé.
