Pour la troisième année consécutive, la récolte 2015 s’annonce difficile pour les céréaliers de France. La vague de chaleur qui est prévue la semaine prochaine ne va rien arranger. « Les températures de plus de 30 degrés annoncées en France sont une menace pour les rendements et la qualité de la production », explique Michel Portier, directeur d’Agritel qui poursuit « les marchés anticipent d’ores et déjà les dégâts : les cours du blé ont progressé de 5 % depuis le début de la semaine ». Cette hausse ne sera pas la même pour les rendements : bien au contraire.
La forte baisse des revenus vécue en 2013, qui s’est poursuivie en 2014 semble se confirmer pour cette année. « Avec l’augmentation des températures, la précarité des agriculteurs risque d'être en hausse. Leur revenu pourrait avoisiner celui de l’année dernière : le salaire minimum », estime Michel Portier. Le niveau de revenu prévisionnel des céréaliers pour 2014 est estimé à 17.500 euros annuels.
Alors que la parité euro-dollar redonnait de la compétitivité à l’export pour les agriculteurs français, les conditions climatiques viennent gâcher les perspectives. Les principaux concurrents, qui bénéficient de bonnes conditions météorologiques pourront mieux se placer sur la scène internationale. « Nous estimons une production de 55,6 millions de tonnes de blé en Russie et 21,6 millions pour l’Ukraine : le bassin de la mer Noire devrait rapidement se positionner sur le marché, augmentant la pression sur les agriculteurs français », s'inquiète le directeur d'Agritel.