« La situation empire dans l'Est et le Sud-Est de l'Ukraine », accentuant la tendance haussière sur les prix, a remarqué Paul Georgy, de la maison de courtage Allendale. De nouveaux combats faisaient rage lundi dans la périphérie du bastion insurgé pro-russe de Slaviansk, à l'est du pays, faisant quatre morts et une trentaine de blessés. Ces nouvelles violences faisaient craindre un scénario de guerre civile, alors que les Occidentaux tentent de relancer le dialogue avec la Russie, qui affirme s'inquiéter pour la « paix » en Europe. D'autant plus « que l'on s'attend à une nouvelle recrudescence des tensions cette semaine », a renchéri Rich Nelson, également d'Allendale.
Ces heurts tendent à inciter les acheteurs à se tourner vers des marchés jugés plus sûrs pour se procurer du blé, une denrée essentielle à l'alimentation, dont l'Ukraine est devenu l'un des gros exportateurs mondiaux.
Aux Etats-Unis, alors que l'on s'attend à « l'une des pires récoltes de blé d'hiver depuis 1996 au Kansas », le premier Etat producteur de blé, la situation restait très préoccupante pour les cultures, ont remarqué les experts de Commerzbank. « Des températures extrêmement élevées pour la saison sont prévues dans les prochains jours, avec un pic jusqu'à 35 degrés celsius attendus (mardi) au Kansas et 33,3 degrés au nord du Texas », a souligné Rich Nelson. Si ces prévisions se confirmaient, « ce serait le coup de grâce pour la production de blé d'hiver dans l'ouest du pays », déjà très affectée par un hiver rude et très sec. Même si, à l'échelle nationale, la récolte pour cette campagne devrait s'avérer moins catastrophique, en raison de conditions plus clémentes dans l'Est américain.
Les cours du maïs ont progressé, bénéficiant aussi des craintes sur l'Ukraine, et d'inquiétudes suscitées par le retard pris par la saison des semis aux Etats-Unis. « On devrait pouvoir repartir dans les champs cette semaine » sans toutefois rattraper le retard pris jusque-là, a noté Rich Nelson.
Les cours du soja continuaient de leur côté à pâtir de signes d'une baisse de la demande en graines oléagineuses américaines, dans un contexte d'épuisement des réserves aux Etats-Unis.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le plus vendu actuellement, a terminé lundi à 5,0800 dollars contre 4,9950 dollars lors de la précédente clôture. Le boisseau de blé pour la même échéance a clôturé à 7,2900 dollars - son plus haut niveau depuis le 30 avril 2013, lorsque le contrat de référence avait clôturé à 7,3100 dollars - contre 7,1600 dollars vendredi. Le boisseau de soja également pour livraison en juillet s'est établi à 14,6325 dollars contre 14,7075 dollars en fin de semaine dernière.
