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La récolte 2016 moribonde de blé tendre engendre des difficultés de commercialisation et un bilan d’exportation à mi-parcours plutôt catastrophique. Sur les six premiers mois de la campagne, la filière française n’a exporté que 2,44 Mt vers les pays tiers, alors qu’elle en avait expédié 4,59 Mt sur la même période 2015-2016. Autrement dit, les embarquements de blé tendre sont en baisse de 47 % !
Vers l’Algérie, notre principal client du Maghreb, les exportations sont en chute de 53 %, et s’établissent à 1,086 Mt, contre 2,308 Mt sur la même période l’an dernier. « La première difficulté est que la qualité des blés français ne permet pas de satisfaire ce marché en volume », explique Olivia Le Lamer, chef de l’unité grandes cultures à FranceAgriMer. Ceci dit, « cela reste compliqué de savoir ce que pourront faire les origines concurrentes. Les États-Unis ont beaucoup de blé à exporter. Mais nous ne les voyons pas en sortir en quantité pour le moment. Ce constat est aussi valable pour l’Argentine. »
Autre donnée témoignant d’une campagne « à oublier au plus vite » : les embarquements vers le Maroc ont chuté de 84 % ! Le chiffre reste à relativiser car les volumes habituellement exportés – 282 730 t sur les six premiers mois de la campagne 2015-2016 – sont bien moindres que ceux envoyés chez le voisin algérien.
La baisse des exportations affecte toutes les destinations : - 33 % vers les pays d’Afrique sub-saharienne, - 27 % vers les pays asiatiques… En revanche, la France a expédié, contre toute attente, 66 000 tonnes de blé tendre vers le Yémen. « Ces ventes vers le Yémen n'avaient pas été anticipées. Il s'agit d’une opportunité liée à des problèmes logistiques rencontrés chez nos concurrents exportateurs », justifie-t-on.
À ces déboires commerciaux s’ajoutent des consommations pour l’amidonnerie revues à la baisse. L’établissement abaisse ainsi sa prévision de 50 000 t, pour l’établir à 2,8 Mt. « Nous pensions que les amidonniers anticiperaient la baisse de qualité des grains par une consommation accrue en volumes. Or à ce stade de la campagne, cette hypothèse ne se vérifie pas. »