52 % de la capacité européenne (hors Ukraine) de production d’ammoniac était à l’arrêt au 30 août, selon les analystes du groupe CRU, contre 26 % la semaine précédente.
De nombreux fabricants d’engrais azotés stoppent ou réduisent en effet leur production d’ammoniac pour maintenir leur rentabilité, dans un contexte où les prix du gaz – qui constituent 90 % de leurs coûts de production – continuent de flamber et de battre des records historiques.
Our chart of the week shows the proportion of #ammonia capacity shuttered due to high gas prices in Europe pic.twitter.com/0sWeNVffyk
— Fertilizer Week (@FertilizerWeek1) September 1, 2022
Grupa Azoty, le premier producteur polonais, a annoncé la semaine dernière qu’il suspendait 90 % de sa production d’ammoniac. Le leader lituanien Achema a cessé temporairement de produire début septembre, tandis que l’industriel hongrois Nitrogenmuvek Zrt est à l’arrêt depuis début août et que le Slovaque Duslo ne fonctionne que par intermittences.
Le groupe Yara a de son côté annoncé qu’il limitait sa production en Europe à 35 % de ses capacités, sans préciser quels sites sont concernés. Cela va représenter une chute annuelle de 3,1 Mt d’ammoniac, et générer une perte de 4 Mt d’engrais azotés sur le marché européen.
En France, l’usine Borealis de Grandpuits (Seine-et-Marne) devrait stopper sa production pendant deux mois, d’après les analystes d’Argus media.
« Les producteurs mondiaux d'urée devraient bénéficier de la réduction de la production européenne d'ammoniac et de nitrates, juge le CRU, avec des volumes exportés depuis le Maghreb, le Moyen-Orient et même l’Indonésie ».
Face aux craintes de pénurie, les exportateurs du Maghreb et du Moyen-Orient augmentent d’ailleurs leurs tarifs, ajoute Marius Garrigue sur Terre-net. Mais ces prix hauts incitent à réduire les applications, et « la demande ressort encore très restreinte en Europe depuis plusieurs semaines ».