L'agroéquipement aura besoin d'une période de transition pour adapter ses usines

En vue du retrait du glyphosate, les industriels de l'agroéquipement demandent une période de transition de cinq ans minimum. (©<a href="https://sites.google.com/view/franceagritwittos/banque-dimages" title="Banque d'images FranceAgriTwittos" target="_blank">@agrizoom/Banque d'images FranceAgriTwittos</a>)
En vue du retrait du glyphosate, les industriels de l'agroéquipement demandent une période de transition de cinq ans minimum. (©@agrizoom/Banque d'images FranceAgriTwittos)

 

Dans son communiqué de presse, Axema (syndicat des constructeurs de machines agricoles) fait part des résultats de son étude concernant les alternatives à l'usage du glyphosate. Celle-ci a été menée à la demande de l’Anses et du ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Conclusion : une période de transition de long terme est nécessaire pour accompagner la filière agroéquipement et les agriculteurs. Le temps de développer et de produire les outils de désherbage non chimique permettant de se passer du glyphosate.

Selon le syndicat, la capacité de production des usines des constructeurs sature. Les résultats indiquent que la fabrication actuelle, côté viticulture et arboriculture, est de 3 600 unités par an pour un équipement de 10 % en outils de désherbage sous le rang. À très court terme, d'ici trois à six mois, il est impossible d'envisager l'augmentation.

Investir pour augmenter la capacité de fabrication

D'après Frédéric Martin, président d'Axema : « Même en multipliant la production par deux ou trois, il faudrait selon nos calculs au moins cinq ans à partir de la date de suppression éventuelle du glyphosate pour équiper l’ensemble des exploitations viticoles et arboricoles françaises, soit 50 000. » Les entreprises (TPE et PME) manquent de fonds propres pour financer rapidement le changement d'échelle de production. Autre difficulté : le recrutement de personnel pour faire tourner l'usine et vendre le matériel. La pénurie de main d'œuvre se situe surtout au niveau des ouvriers qualifiés et des techniciens. 

De leur côté, viticulteurs et arboriculteurs ont besoin de temps pour adapter leurs pratiques culturales et leur modèle économique. En effet, l’étude souligne que les
utilisateurs finaux nécessitent d'être formés aux nouvelles techniques et à l'utilisation de leurs équipements de désherbage. Sans oublier le conseil dans le choix des outils, pour les rassurer sur la qualité du travail. À souligner également l'inquiétude des exploitants sur leur capacité financière à financer les investissements, dont le prix moyen varie entre 2 000 et 10 000 €. 

Des leviers à actionner pour accompagner la transition

Quatre leviers principaux ont été identifié par le syndicat :

  1. Accompagner le tissu industriel national face au défi de l’augmentation des capacités de production et de diffusion. Des partenariats industriels devront être noués pour élargir la production via des sous-traitances. D'autres pourront s’adosser à des groupes industriels plus importants et bénéficiant de plus d'outils de production ou de moyens financiers. La troisième possibilité consisterait à se regrouper par des fusions ou des acquisitions.
  2. Encourager l’attractivité de la filière industrielle pour faciliter le recrutement. La création d'un statut d’embauche aidée du type "emploi agro-éco responsable" dans les domaines de la recherche et développement, la production, la formation et la mise en marché.
  3. Créer un label d’efficacité "performance technique" pour le matériel alternatif.
  4. Accompagner et former les utilisateurs finaux. Le label d’efficacité doit s’accompagner d’un volet obligatoire de formation. L'outil seul ne suffit pas à son bon usage selon les industriels. 

Les agro-équipementiers investissent dans les nouvelles technologies et travaillent pour développer celles de demain. Axema estime donc nécessaire de donner les moyens aux entreprises de les produire et aux agriculteurs de s’en équiper. Le soutien économique par les pouvoirs publics est indispensable pour que le marché puisse s'étoffer. Il en va de l'efficience de la transition vers un modèle plus vertueux et recentré autour de l’agroécologie.

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