Le télégonflage est potentiellement intéressant pour tout agriculteur devant faire du transport sur route pour aller à ses parcelles. Aujourd'hui, une grande partie des engins agricoles ont des pneus gonflés à des pressions intermédiaires, qui ne sont ni adaptées à la circulation sur route, ni au travail au champ.
Les intérêts du télégonflage sont valables pour tous les chantiers : du labour à la récolte, en passant par la pulvérisation et l'épandage de lisier.
- 15 % de Gnr
Le premier intérêt de ce système (et le plus visible) est l'économie de carburant, générée d'une part par la réduction du patinage au champ (le dégonflage augmente la surface de contact) et d'autre part par la diminution de la résistance au roulement sur route (gonflage). En moyenne, avec des pressions adaptées, les utilisateurs observent des économies moyennes de carburant de l'ordre de 15 %.
Par ailleurs, le télégonflage a également un effet bénéfique sur la durée de vie des pneus. En adaptant la pression à l'utilisation, on limite l'usure. D'autant plus important lorsqu'on sait que le pneumatique est le deuxième poste le plus important en taux horaire (derrière le carburant) dans le coût d'utilisation d'un tracteur. Les chauffeurs mesurent cette économie en moyenne au bout de 6 mois d'utilisation. Il est possible de réduire l'usure sur route (la plus importante pour un pneu agricole) de 20 à 30 % en comparaison d'un pneu sous-gonflé. Attention cependant à ne pas tomber dans le problème inverse en surgonflant ses pneus sur route. Il faut toujours se reporter aux abaques charge/pression/vitesse ou aux applis mobiles développées par les manufacturiers.
+ 15 % DE MOTRICITÉ
L'impact du télégonflage sur la compaction des sols semble logique, car augmentant la surface de contact grâce au dégonflement des pneumatiques. Cet avantage n'est cependant pas chiffré pour le moment, des études sont en cours. De même, le télégonflage permettrait de gagner du temps par une amélioration de la motricité (estimée à 15 % par l'université allemande de Soest). Ce gain de motricité permet, comme un jumelage, de travailler au champ plus tôt et plus tard dans la saison.
Exemple 1 - Tracteur seul équipé de télégonflage :
Un tracteur Fendt 939 Vario S4 travaille au champ avec un déchaumeur semi-porté. On prend en compte un report de charge de 1,3 tonne, un poids de tracteur de 15,4 tonnes (dont 4,5 tonnes de lestage). Le tracteur est chaussé de pneus Michelin IF650/65R34 à l'avant et IF710/75R42 à l'arrière.
| Pression de gonflage | 1,6 bar | 1,0 bar | Variation |
| Surface de contact essieu AV | 4.600 cm² | 5.476 cm² | +19 % |
| Surface de contact essieu AR | 6.184 cm² | 7.710 cm² | +25 % |
| Surface de contact totale | 1,08 m² | 1,32 m² | +22 % |
| Pression moyenne totale | 1.546 g/cm² | 1.265 g/cm² | -18 % |
Au global, dégonfler de 0,6 bar permet de gagner 22 % de surface de contact et de réduire la pression moyenne exercée au sol de 18 %.
Exemple 2 - Convoi équipé de télégonflage :
On garde le même tracteur que dans l'exemple 1 et on attelle une tonne à lisier de 24 tonnes à deux essieux. Tout le convoi est équipé d'un télégonflage. La remorque est chaussée de 4 pneus Michelin 650/65R30.5.
| Pression de gonflage | 1,6 bar | 1,0 bar | Variation |
| Surface de contact du tracteur | 1,08 m² | 1,32 m² | +22 % |
| Surface de contact de la remorque | 1,05 m² | 1,40 m² | +33 % |
| Surface de contact totale | 2,13 m² | 2,72 m² | +28 % |
| Pression moyenne totale | 1.850 g/cm² | 1.449 g/cm² | -22 % |
Là encore, dégonfler les pneus du convoi de 0,6 bar permet de réduire la pression exercée sur le sols.
Citons pour finir l'exemple de Challenger, qui annonce qu'aujourd'hui, 100 % des TerraGator vendus en France sont équipés du télégonflage.
