Terre-net (TN) : Pourquoi avoir choisi un tracteur de marque Valtra ?
Caroline Deveaux (CD) : « À vrai dire, je ne connaissais pas vraiment la marque. Mon conjoint a un Valtra T171 et en est content. Je voulais acheter un nouveau tracteur. Alors, pourquoi pas un N163 ? Cerise sur le gâteau, il était rose. »
TN : Et pourquoi un modèle de couleur rose ?
CD : « J’ai toujours eu un côté un petit peu Barbie. À la foire en Belgique, mes copines des Jeunes Agriculteurs m’ont dit : « On a vu un tracteur rose, il t’irait trop bien ! » Je suis allée le voir et il m’a plu.
TN : Que pensez-vous de cette machine, présente sur votre exploitation depuis maintenant deux ans ?
CD : « Tout d’abord, j’apprécie sa puissance. Le N163 tire la charrue cinq corps aussi bien que le T171 de mon conjoint, mais il est moins gourmand grâce à la transmission Vario et plus maniable. On dirait un jouet, mais c’est un vrai outil de travail ! Les gens sont surpris de me voir labourer ou semer avec. Grâce à lui, je suis devenue la mascotte de Rocroi (NDLR : ville des Ardennes située à proximité de la frontière belge) et des environs. »
Id de la galerie incorrectement formaté :
TN : Des éléments en chrome ont été ajoutés, est-ce vraiment utile pour un outil de travail ?
CD : « C’est plus un gadget. Surtout que le tracteur n’avait pas de relevage avant. Quand je l’ai fait équiper, le pare-buffles chromé a été positionné trop haut. Il cache même le petit cœur autour du logo Valtra.
Le siège en cuir, par contre, n’est pas superflu. Il est chauffant, un vrai plaisir en hiver quand il fait froid comme dans notre région. Le seul problème, quand je suis en short en été, il colle aux cuisses. (Rire)
Autre point appréciable : les 14 projecteurs lumineux pour travailler de nuit. Je ne pourrais plus m’en passer.
TN : Êtes-vous globalement satisfaite du N163 ?
CD : « Si c’était à refaire, je rachèterais le même modèle mais avec une vraie peinture rose et pas seulement un revêtement autocollant qui est en train de passer au soleil et qui se décolle dès que je passe le nettoyeur haute pression. Valtra a fait un travail titanesque ! Du vrai tuning ! Mais il ne faut pas oublier que c’est avant tout un tracteur, fait pour travailler dans les champs. Avec 1 500 heures de recul, je trouve ça un peu bizarre d’avoir autant d’options et pas de prise de force économique. Ni de frigo pour mettre une bouteille d’eau.
Même certaines options, qui relèvent plus du gadget, sont assez utiles. Par exemple, grâce au home cinéma dans la cabine, mes enfants peuvent regarder des films en DVD. Ils m’accompagnent au travail et j’économise une nourrice !
TN : Pourquoi avez-vous participé à la manifestation de lutte contre le cancer du sein ?
CD : « C’est un vrai acte militant pour soutenir les femmes touchées par cette maladie. Si l’association renouvelle l’opération cette année, je suis à nouveau partante. Avec mon conjoint, nous avons également enrubanné nos balles de foin avec un film rose. Dommage, qu’à travers cette action, les distributeurs aient cherché à marger davantage, sinon nous aurions recommencé. »
TN : Qu’est-ce qu’un tracteur rose vous a apporté en plus ?
CD : « Une notoriété régionale. Aujourd’hui, je souhaite me lancer dans la vente directe. J’envisage même de mettre, en guise de clin d’œil, un logo rose sur mes produits. »
TN : Selon vous, le constructeur devrait-il proposer cette couleur d’usine ?
CD : « Oui, car j’ai plein d’amies agricultrices qui aimeraient acheter le même modèle que moi. J’ai une bonne copine qui exploite dans la Marne. Elle est à fond Valtra mais son concessionnaire lui a dit qu’elle ne pourrait pas avoir de tracteur rose. »
TN : Si c’était à refaire, achèteriez-vous à nouveau ce Valtra rose ?
CD : À ce tarif-là, sans hésiter. Trouver l’équivalent au même prix sera difficile. Donc, il va rester ici à vie !