A quelques jours des grands salons d’élevage de la rentrée, Stéphane Le Foll s'est prêté au jeu des questions-réponses au cours d'un tchat d’une heure organisé par la rédaction de Terre-net Média.
Comme lors du précédent tchat organisé en février 2013, vous avez été extrêmement nombreux à poser des questions au ministre de l'Agriculture. Stéphane Le Foll n'a pas pu répondre toutes les questions ! Vous en avez posé plus de 170. La rédaction a été contrainte de procéder à une sélection afin que tous les sujets majeurs, au cœur de vos préoccupations, soient abordés par le ministre.
La rédaction s'engage auprès de ses lecteurs à communiquer à Stéphane Le Foll l'intégralité des questions qui lui sont parvenues.
Retrouvez ci-dessous le fil du tchat avec toutes les questions auxquelles Stéphane Le Foll a répondu.
Question de pommepoire : Producteur de pommes et poires s'inquiétant des méventes à venir sur les marchés suite au conflit ukrainien, quelles solutions ou aides peut-on espérer pour les petits producteurs victimes indirectes et majeures qui vivent déjà sans aucune aide de la Pac malgré un coût de main d'œuvre le plus élevé d'Europe y compris d'Allemagne, de Pologne. |
Question de Lau804 : Bonjour, Le métier d'agriculteur est de travailler la terre et ou de faire vivre son élevage pour produire de bons produits. Aujourd'hui, je passe un tiers de mon temps à remplir de la paperasse. Qu'allez-vous faire pour la simplification administrative ? |
Question de pierre.c: A quelle date seront disponibles les équivalences entre les unités d'éléments d'intérêt écologique effectives et les surfaces de Sie (Surfaces d'intérêt écologique) reconnues au titre du paiement vert ? |
Question de Pviallet : Dans la nouvelle Laa, un gros volet existe sur la contractualisation, pourquoi la viticulture n'est pas présente ? Les interprofessions viticoles ne pourraient-elles pas avoir cette mission d'encadrement de par la loi puisqu'elles ont la possibilité de déroger aux délais de règlement Lme en vigueur ? |
Question de pierre.c : Quelles seront concrètement les conséquences de la nouvelle Pac sur les exploitations laitières en système maïs au niveau du montant de soutien par la Pac ? Quels facteurs pourraient compenser la baisse du niveau d'aides couplées ? |
Question de : Par rapport à la loi d'avenir, est-ce qu'il va y avoir réellement un renforcement du contrôle des structures ? |
Question de François : M. le Ministre, Nous sommes des agriculteurs qui ne demandent pas d'argent. Nous voulons seulement une autorisation pour 100 ha d'irrigation à partir de pompages dans le Saison, département des Pyrénées Atlantiques. Cette rivière est abusivement classée déficitaire. La gestion de l'eau est basée sur le principe de précaution. Aucun calcul scientifique ou compréhensible. L'administration est un mur. Pourtant nous pouvons embaucher si nos productions sont sécurisées. Un agriculteur a de l'eau, son voisin non. Où est la justice ??? Merci de nous répondre. Fcasamayor |
Question de TERRECIELNATURE : Bonjour, Allez-vous encore accorder aux céréaliers l'avance du paiement des aides à la mi octobre sachant que les "gros " céréaliers (plusieurs centaines ha.) ont déjà été très largement protégés lors de la dernière Pac. Si vous souhaitez être en accord avec votre gouvernement pour créer de l'emploi c'est pas en soutenant la spéculations à la surface par les aides Pac. TERRECIELNATURE, céréalier sur 70 ha, quel avenir ? |
Question de berger 27 : Monsieur le ministre, pourriez-vous m'éclairer sur ce fameux marché transatlantique ? Sommes-nous dans cette grande zone de libre échange qui va définitivement tuer ce qu'il reste de notre agriculture et de notre industrie car l'info en ce domaine est pour le moins obscure !! La délocalisation de notre agriculture, au moins pour l'élevage, est commencée et le retour du loup en France ne va pas arranger les choses sans parler de tous les tracas administratifs quand vous faites de la vente directe, même en local. Un ami agriculteur de 58 ans se voit dans l'obligation de refaire un stage pour apprendre à tuer un poulet alors qu'il le fait depuis son enfance et n'a jamais empoisonné personne, la répression des fraudes nous cherche encore des poux dans la tête alors que nous vendons nos œufs depuis 14 ans sans problèmes. Avec nos clients que nous connaissons bien et qui apprécient nos produits... Monsieur le ministre, je suis fatigué, très fatigué, très, très fatigué ........ et parfois en colère. Voilà Mr le ministre ....Je retourne à mes poules et mes moutons mais sachez que la colère monte ... salutations Berger 27 |
Question de yonne89 : Monsieur le Ministre, Aujourd'hui, écologie, développement durable sont mis en avant sans cesse... Si bien que des non-professionnels décident pour des professionnels... Nous arrivons à des contradictions dont je souhaiterais que vous soyez conscient pour y remédier. Un exemple : Sous la pression d'associations de défense de l'environnement, il a été décidé de ne plus faucher les accotements des routes afin de protéger la biodiversité, bonne idée. Cependant, les chardons colonisant les abords des routes viennent à graines, le vent dissémine leurs semences dans les parcelles cultivées. Le corollaire est que depuis cette pratique récente de réduction des fauchages, nous employons des quantités importantes d'herbicide (roundup) en intercultures pour maîtriser cette adventice invasive. (il y a 10 ans sur ma ferme maximum 20 litres de roundup étaient utilisés, depuis trois ans il en faut 300 litres par an). C'est une dépense qui pourrait être évitée, c'est un usage de pesticides qui pourrait être fortement réduit, si la sagesse des anciens qui a conduit à réglementer dans le code rural l'obligation de lutte contre les chardons n'était pas bafouée. Monsieur le Ministre, vraiment le problème des chardons devient infernal... |
Question de ABUGEAT : Président de la Start Up Corrézienne Axioma, je vous pose les questions suivantes : 1 - Est ce que les bioalternatives (Biostimulation & Biocontrole) sont aujourd'hui étouffées ou pas suffisamment encouragées ? 2 - Pensez-vous que l'évolution du climat couplée aux 50 dernières années d'utilisation de produits agrochimiques sont responsables de la baisse des rendements agricoles ? 3 - Considérez vous que les agro-industriels sont allés trop loin ? 4 - La France peut être un leader des bioalternatives mais a besoin de fédérer ses petites structures. Alors que des géants internationaux cherchent à s'emparer de savoir-faire, pensez-vous qu'il faille "protéger" nos jeunes pousses ? Si oui comment ? |
Question de CUMA76 : Bonjour, Lors de l'assemblée de la FN Cuma, vous avez dit être sensible aux problèmes de l'emploi dans les Cuma. Aujourd'hui, le Cice n'est pas accessible aux Cuma et la surpression de la C3S ne concerne qu'un nombre limité de Cuma. Elles n'ont pas non plus accès à la réduction TO/DE (triste privilège). Ne croyez-vous pas qu'il serait temps de revoir cette disposition ? Il ne faut pas perdre de vue que ces coopératives qui sont au plus près des agriculteurs ne sont que dans le prolongement de leurs exploitations et que tous ce qui peut être bénéfique aux Cuma, l'est forcément à ses adhérents. Si on y regarde de plus près, ce sont les activités consommatrices de main d'œuvre (élevage, fruits, légumes......) qui en sont pénalisées et pourtant à la vue de ce que l'on peut voir dans l'hexagone, ce ne sont pas celles qui font les meilleures marges (avis personnel mais je ne doute pas que vous le partagez). Connaissant votre attachement à cette forme de coopération, j'espère que vous pourrez obtenir une avancée sur ce sujet. Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma haute considération. Patrick Chemin PS: Je ne pourrai pas être présent à l'heure du tchat, mais j'espère quand même une réponse que je ne manquerai pas de faire suivre au Président de la Fncuma pour donner une suite à cette demande. |
Question de Mic73 : Est-il logique de porter à la fois agro-écologie et d'accompagner la monoculture dans le cadre du verdissement ? |
Question de ETA Sud-ouest : L'article 23 alinéa 16 du projet de loi d'avenir autorise un exploitant agricole titulaire d'un certificat individuel phyto décideur en exploitation agricole à facturer une prestation d'application phyto à un autre exploitant agricole (sur des parcelles inférieures à la surface de subsistance) sans agrément. Comment être sûr qu'il n'y ait pas de dérive ? N'avez-vous pas peur de décrédibiliser la traçabilité de l'application phytosanitaire pour les 10.000 prestataires qui se sont engagés matériellement et financièrement dans cette démarche ? |
Question de vinbio : quel avenir pour l'agriculture bio en France ? |
Question de manou : Je pense que beaucoup d'agriculteurs vont avoir de très gros problèmes de trésorerie suite à la baisse de la Pac ainsi que du cours du blé que pensez-vous faire pour nous aider ? |
Question de Felix M : Bonjour, en projet d'installation pour 2015, je suis inquiet pour les perspectives des exploitations agricoles. Mon projet de reprise commence avec 20 % d'aides Pac en moins à l'horizon 2019 (simulation Chambre agriculture) et avec des marchés et rendements toujours plus fluctuants et incertains sans outils disponibles de garanties comme aux Usa. Que pouvez-vous dire aux futurs installés ? |
Question de Romain02110 : Monsieur le ministre, actuellement à la recherche d'un maître d'apprentissage dans le monde agricole pour effectuer un Bts Agronome Production Végétale, et sans réponses positives, je me permets donc de vous demander : Qu'allez vous faire pour relancer l'apprentissage dans le monde agricole ? Car les entreprises ne souhaitent plus prendre d'apprentis suite à la baisse des aides versées. Sachez que cela fait déjà 78 coups de fils passés aux entreprises, que j'aurais dû reprendre l'école au lycée agricole du Paraclet à Cottenchy dans le 80 où vous vous rendez bientôt et que dans une semaine, il y a aura un nouveau chômeur parmi tant d'autres au niveau de l'Etat Français. Pourrions-nous nous rencontrer ce jeudi au Paraclet ? Vous remerciant d'avance de votre réponse. Romain Normand, 21 ans et à la recherche d'un maître d'apprentissage. |
Question de marion : Bonjour, je voudrais savoir les aides que vous allez distribuer concernant l'embargo russe sur les pommes? |
Question de busson : Est-il toujours normal de ponctionner les aides Pac aux céréaliers alors que les prix des céréales ont chuté et que ces mêmes céréaliers vont avoir un revenu proche de 0 voire négatif ? |
Question de Nodseug : Bonjour Monsieur Le Foll. Il y a quelques années, on encourageait la pluriactivité afin de préserver la plus grande quantité d'exploitation. Depuis peu, la réforme de la Pac semble aller dans le même sens en surprimant les 52 premiers ha. A ma connaissance, avec l'aide des JA, il semble que les pluriactifs n'auraient plus d'aides afin, dit-on, de libérer les terres pour les JA. Vous me paraissez responsable et j'aimerais savoir ce qu'il en est. En effet, je suis pluriactif car à mon installation, la surface de l'exploitation était insuffisante. Cette pluriactivité m'a aussi ouvert vers l'extérieur et me permet de prendre des décisions plus réalistes et plus pragmatiques. Je me demande aujourd'hui si le jeu en vaut la chandelle si cette décision se réalise. J'attends de vous une réponse claire sans langue de bois afin d'agir en conséquence. merci d'avance pour votre réponse. |
christophe6079 : Monsieur le ministre, bonjour. Pourquoi, encore une fois, ce sont les petites exploitations qui se sont engagées dans des démarches de qualité produit (labels) et environnementales qui vont encore être pénalisées. Pour ma part, sur une petite surface de 11 ha, je vais perdre 2.000 euros alors que les charges Msa ont grimpé cette année de 30 %. Sans compter la hausse incessante depuis plusieurs années des céréales, pulpes et soja, alors que le prix de la viande n'a pas augmenté dans la même proportion. Je le dis simplement, si cette situation ne change pas dans le bon sens, je me verrai contraint d'arrêter une production de qualité respectueuse de l'environnement et des consommateurs. Merci, monsieur le ministre de m'avoir lu. |
Question de Dimitri L : M Le Ministre, J'attire votre attention sur la situation, quelque peu inconfortable dans laquelle je me trouve. J'ai réalisé mon dossier d'installation, en tant que jeune agriculteur, au printemps dernier. Mon projet consistait en la reprise de l'intégralité d'une exploitation et mon intégration au sein d'un Gaec familial avec mes parents et mon frère, déjà installés. J'ai obtenu tous les accords, qu'ils soient bancaires pour le financement de la reprise ou administratifs (autorisation d'exploiter, validation de mon installation), j'ai donc intégré le Gaec, comme mon dossier le prévoyait, au mois d'avril. ... Au dernier moment, voire à la dernière minute du délai qui lui était accordé, la Safer de Basse-Normandie s'est crue devoir préempter sur la reprise de la majorité de l'exploitation que je devais reprendre (à savoir : 67 ha, bâtiments, cheptel, matériels et stocks) et ce, malgré mon statut de jeune agriculteur et l'obtention de toutes les autorisations administratives. Pourtant les objectifs de la Safer sont nets, précis et on ne peut plus clairs : installation de jeunes agriculteurs sur des projets économiquement viables ... et éviter le démantèlement des exploitations viables existantes. Or, dans le cas présent, c'est tout le contraire ; la Safer remet en cause mon installation et démantèle l'exploitation du cédant. Malheureusement, nous déplorons dans nos campagnes de nombreux abus comme celui-ci de cet organisme qui ne défend que ses propres intérêts financiers. J'aimerais M. Le Ministre que vous appuyez fortement sur cette injustice et montrez à la Safer qu'ils n'ont pas tous les pouvoirs mais que vous êtes là pour réguler au maximum leurs actions douteuses et parfois même "mafieuses". Merci, Bien cordialement, Dimitri LENOURICHEL |
Question de bronco : Monsieur le ministre, vous vous dites en faveur des petites exploitations familiales, nous sommes moi et mon épouse sur une exploitation de 28 ha depuis 1979. La Pac était de 11.000 euros après la reforme, elle va diminuer de 20 pour cent expliquez moi ? |