« Un nouveau souffle pour l'agriculture »

« Un nouveau souffle pour l'agriculture »

Au centre Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture « Je l'affirme avec fierté : jamais autant n'aura été accompli pour notre agriculture, notre agroalimentaire, notre forêt en si peu de temps », insiste Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt. (©Ministère de l'agriculture)« Depuis plus d’un an que nous sommes arrivés aux responsabilités, le changement est engagé pour l’agriculture française. Les attentes étaient fortes, légitimes. Les difficultés, nombreuses, auxquelles chacun fait face ne doivent pas nous faire oublier l’ampleur du chemin parcouru.»

Il y a d’abord la politique agricole commune, que nous avons réorientée. Dès septembre 2012, nous avons conduit un double travail à l’échelle européenne, avec d’une part les négociations sur le cadre financier, conduites par le président de la République, qui ont permis de sauver globalement l’enveloppe française des aides ; et d’autre part, celles poursuivies au sein du Conseil des ministres de l’agriculture de l’UE, pour renégocier les contours de la nouvelle Pac pour la période 2014/2020.

Un milliard d’euros de plus par an pour les éleveurs

Sur tous les points de cette réforme, la voix de la France a été déterminante. C’est vrai notamment en matière de verdissement car la Pac est et doit rester une politique commune à l’échelle de l’Europe. C’est vrai aussi en matière de modèle agricole, car primer plus les premiers hectares comme je l’ai défendu est le meilleur moyen d’encourager l’emploi et d’assurer le maintien d’une agriculture diversifiée reposant sur des chefs d’exploitation. C’est vrai enfin en matière de couplage où avec 15 % d’aides couplées demain contre 10 % aujourd’hui, nous sommes parvenus à inverser la tendance et avons enfin des moyens conséquents (975 millions d’euros) pour orienter certains soutiens au bénéfice des productions qui en ont le plus besoin, comme l’élevage.

Cette mise en œuvre française de la nouvelle Pac est surtout conforme à nos engagements et verra une réorientation massive, inédite, des soutiens publics vers l’élevage, sans déséquilibrer les autres filières de production. La concertation avec les organisations professionnelles agricoles entamée dès le mois de juillet, mais aussi la relation que je tisse sur le terrain depuis des années avec les agriculteurs, ont permis d’arriver à ce résultat présenté par le président de la République au Sommet de l’élevage, et de trouver ce que je considère être le meilleur équilibre possible.

« Le changement est engagé »

Chacun doit mesurer que par son ampleur et ses modalités, cette réorientation des aides en faveur de l’élevage est historique. Majoration de 20 % sur les premiers hectares, augmentation des aides couplées, revalorisation des soutiens aux zones à handicaps naturels, mise en place d’un plan pour la compétitivité et l’adaptation des exploitations, transition vers l’agroécologie, rééquilibrage des aides avec une convergence progressive à 70 % : c’est près d’un milliard d’euros en plus par an qui viendront conforter nos éleveurs à l’horizon 2019.

Cette réforme de la Pac s’appuie également sur un second pilier renforcé, qui permettra, au-delà des aides déjà mentionnées, d’inciter les jeunes à s’installer suite au travail conduit lors des assises de l’installation au niveau national et régional ; mais aussi de favoriser la transition écologique des systèmes d’exploitation ; et enfin de disposer des outils permettant une gestion des risques rénovée.

Ces nouvelles orientations de la Pac s’inscrivent dans une politique générale pour l’agriculture, dont la future loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt complètera le cadre national. Cette loi, discutée prochainement, comportera quatre objectifs transversaux : la compétitivité des filières, l’agro-écologie, la priorité à la jeunesse et la rénovation des relations agricoles au sein de la société. Elle créera ainsi les outils nationaux complémentaires et indispensables pour atteindre la double performance économique et environnementale.

L’agro-écologie, une dynamique concrète

Cette première année de changement dans l’agriculture a également été marquée par le projet agro-écologique pour la France que j’ai lancé le 18 décembre 2012. Il se décline aujourd’hui en plusieurs plans, déjà en vigueur : le plan Energie méthanisation autonomie azote (Emaa), le programme Ambition bio 2017, le plan pour le développement durable de l’apiculture, la réorientation du plan Ecophyto, le plan Ecoantibio et un prochain grand plan sur les protéines végétales. L’agro-écologie n’est pas une posture, c’est une dynamique qui est engagée, concrète, portée par des agriculteurs de plus en plus nombreux. Pour accomplir pleinement cette mutation, l’enseignement et le développement agricoles auront un rôle fondamental à jouer pour former et accompagner les agriculteurs tout au long de leur parcours.

La médiation pour prévenir les crises

Autre enjeu crucial, celui de la compétitivité. C’est le sens de l’instauration du crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) dans nos filières, mais aussi du maintien des exonérations sur les travailleurs occasionnels demandeurs d’emploi (Tode). Par ces deux mesures, ce sont près d’1,3 milliard d’euros que nous consacrons aux allègements de charges pour soutenir la production agricole, agroalimentaire et forestière. Un choc de simplification a également été initié par le Premier ministre dans l’ensemble des secteurs économiques dont celui de l’agriculture, qui réduira les coûts liés à la sur-réglementation, sans porter atteinte à leur performance environnementale et sanitaire.

Relever le défi de la compétitivité est aussi un engagement pour le long terme. C’est pourquoi j’ai souhaité que l’ensemble de nos filières agricoles, agroalimentaires et forestières s’inscrivent dans une démarche stratégique à dix ans, pour continuer à faire de la France une puissance de premier plan dans ces secteurs. Dès cet automne, chaque filière sera ainsi appuyée par l’Etat pour définir ses atouts, ses objectifs de marché, tant au plan régional que national et international. Cette démarche rejoint la signature dès juin du contrat de filière alimentaire. Le même principe vaudra pour notre filière forêt bois.

Je veux aussi souligner que depuis notre arrivée, nous avons eu à gérer une crise de confiance avec l’affaire dite de la viande de cheval, mais aussi des crises sectorielles, inhérentes aux déséquilibres que l’on a trop longtemps laissé s’installer. Crise du lait, crise de l’œuf… Chacune nous rappelle l’importance de construire des filières structurées, où les acteurs se parlent et négocient de façon plus équilibrée. Je retiens ainsi la médiation que nous avons instituée pour trouver une issue à la crise du lait, qui a permis d’aboutir à une revalorisation du prix payé aux producteurs, quand on nous expliquait qu’il était impossible d’y trouver une solution. La médiation n’est pas habituelle dans nos pratiques françaises ; elle permet pourtant de prévenir les crises, de rendre possible la discussion, d’affirmer l’autorité de l’intérêt général. Nous l’encouragerons et elle figurera pleinement dans la loi d’avenir.

Bien des chantiers restent à mener, bien des défis restent à relever. Mais nous avons amorcé un changement profond. Je l’affirme avec fierté : jamais autant n’aura été accompli pour notre agriculture, notre agroalimentaire, notre forêt en si peu de temps. Cela ne donne pas droit à un satisfecit. Cela confère une responsabilité : poursuivre ce travail, pour redonner de la confiance et de nouvelles perspectives. »

Cet article est extrait de Terre-net Magazine n°30

Couverture Terre-net Magazine n°30.(©Fotolia, Terre-net Média,
Création Terre-net Média,
ministère de l'Agriculture)
  
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