Quel que soit le niveau de gravité des orages de grêle, il convient de prendre toutes les dispositions possibles pour limiter dès à présent le salissement ultérieur des cultures par des repousses de colza indésirables.
- Proscrire tout enfouissement profond de graines de colza sitôt la moisson, et ce même dans le mois qui suit ! Pas de labour et déchaumage profond ! La graine de colza est d’autant plus dormante et persistante dans le temps (jusqu’à 9-10 ans) que son enfouissement se fait profondément.
- Laisser germer naturellement le maximum de graines présentes au sol avant toute opération de travail du sol. Les pluies de juin/juillet et les températures sont favorables à une germination rapide des graines mûres ou quasi mûres (jusqu’à 70 % de taux de germination, voire plus, on peut déjà l’observer en ce moment). Cette étape est la plus importante car de loin la plus efficace pour agir sur le stock de graines fâcheusement tombé à la surface du sol ;
- Environ 4-5 semaines après la première levée et/ou après la moisson, un travail du sol très superficiel (strictement inférieur à 5 cm) permettra la destruction des levées et générera simultanément une potentielle seconde levée (ceci est d’autant plus vrai que les graines tombées au sol ont déjà été humectées) ;
- Cette démarche d’épuisement du stock de graines peut être réitérée plusieurs fois si les conditions météorologiques durant l’été s’y prêtent.
Penser à bien référencer, à l’échelle du parcellaire, les îlots concernés par du colza grêlé. Ceci vaut encore plus pour les agriculteurs producteurs de colza éruciques désireux de basculer vers du non-éruciques à l’avenir (et inversement).
Une ampleur et une intensité insolites des intempéries en juin 2025
Les parcelles impactées, pour certaines anéanties, se situent essentiellement dans les régions suivantes : Pays d’Ouche (environs de Bernay tout particulièrement), Lieuvin, Roumois, entre Caux et Vexin, pointe du Caux, plateau du Neubourg, sud de l’Eure (Nonancourt, Verneuil), Pays de Lyons, pays d’Argentan et d’Alençon, Caen-Sud, bocage Ornais, sud des Yvelines. La surface globale touchée pourrait atteindre 4 000 à 7 000 ha de colza dont au moins 1 500 à 2 000 sévèrement dégradés.
1ère mission d'expertise avec la DDTM pour constater l'ampleur des dégâts des orages de #grêle à travers @EureenNormandie. Des cultures comme broyées ! Une ambiance lourde... Saluons la réactivité des équipes et la disponibilité des agris dans ce contexte compliqué. pic.twitter.com/94HX8qXDYG
— Lievens Gilles 🌻💙💛 (@GillesLievens) July 2, 2025
Les pertes de rendement seront très variables, jusqu’à 50-80 % en règle générale pour des colzas très grêlés. Certaines parcelles sont totalement ruinées, c’est insolite. En cas de grêle à 100 %, pour un potentiel de 30 à 45 q/ha, le nombre de graines/m² tombant au sol fluctue entre 50 000 et 90 000 graines/m² ! Une part non négligeable de graines sera non viable en raison de leur immaturité ou des prédateurs, maladies, conditions de sol en surface, etc.
Message de Terres Inovia co-signé par : Agrial, Coopérative de Creully, Coop de Bellême, Chambre d'agriculture de Normandie, GRCeta de l'Evreucin, Sévépi, Soufflet Agriculture et Natup.