Intégration, équilibre vie pro/perso... : les autres enjeux de l'installation

Dégager du temps pour soi et ses proches, c'est important pour Delphine et Constance. (© Adobe Stock, Salon de l'agriculture de Nouvelle-Aquitaine // Montage Terre-net Média)
Dégager du temps pour soi et ses proches, c'est important pour Delphine et Constance. (© Adobe Stock, Salon de l'agriculture de Nouvelle-Aquitaine // Montage Terre-net Média)

L'intégration dans le milieu agricole et local

Delphine : « Le cédant a tout fait pour qu'on s'intègre »

Quand Delphine et Fabien sont arrivés en Dordogne, ils ne connaissait personne. « Le cédant, très attaché à son territoire, a tout fait pour nous intégrer : ils nous a mis en relation avec les propriétaires fonciers, les voisins agriculteurs ou non, le comité des fêtes... », met en avant la jeune femme. Elle lui est reconnaissante : « Il nous a consacré du temps et grâce à ça, nous avons pu nouer de bonnes relations avec notre nouvel entourage. » Le couple, qui venait du Cantal, pointe cependant les difficultés liées au changement d'interlocuteurs, d'un département à l'autre, dans les différents organismes. 

Constance : « La coopérative m'a prise sous son aile »

Quant à Constance, la cave coopérative, dont faisait partie l'exploitation, l'a tout de suite « prise sous son aile ». Les adhérents partagent leur savoir-faire. Qu'elle soit une jeune femme, ni de la région, ni du milieu viticole, ne pose aucun problème. 

Concilier vie professionnelle et personnelle

Une attente, de plus en plus, chez les jeunes agriculteurs, dans un métier qui demande beaucoup d'engagement, tous les jours. 

Delphine : « Des solutions, il y en a ! »

« En Gaec entre époux, c'est 24 h sur 24 ou presque ! », lance Delphine, avant de poursuivre : « Deux jeunes enfants, ça vous rappelle de suite à l'ordre. » Pour elle, « le maître-mot : savoir s'organiser » car il est important de profiter de sa famille et, y étant habitués dans leur ancien emploi, de maintenir des relations humaines à l'extérieur et de pouvoir s'impliquer dans les OPA, « surtout quand on y a travaillé ». « Quand on veut, on trouve toujours des solutions », appuie-t-elle. La première : continuer de se partager un salarié quelques jours par an via le groupement d'employeur de 15 exploitations, auquel adhéraient les cédants.

Ces derniers les aident aussi bénévolement pour leurs premières années d'installation. Le couple a également repris les parts sociales des trois Cuma où l'exploitation était adhérente. Un moyen de « connaître ses voisins agriculteurs et créer un réseau professionnel ». « Pas facile, dans une nouvelle région, d'aller directement chez eux se présenter, insiste-t-elle. En plus de limiter les investissements, il y a beaucoup d'échanges sur le fonctionnement, les stratégies d'avenir, chacun se donne des conseils, c'est vraiment appréciable. »

Constance : « Un quotidien à façonner, une question d'organisation »

Certes on ne compte pas ses heures et il est difficile d'avoir un week-end, mais « quand on est passionné, on le vit bien », fait remarquer Constance. Autrement dit : « C'est un quotidien à façonner ». « Il faut être conscient de cette implication, ne pas en avoir peur et accepter de vivre en fonction de son exploitation », souligne-t-elle. Mais ne pas oublier qu'il y a la vie personnelle à côté. « On réussit à trouver des moments qui nous sortent de notre quotidien professionnel », met-elle en avant. Pour elle aussi, c'est une question d'organisation. Constance réfléchit, elle aussi aux Cuma, car « on ne peut pas que compter sur les voisins pour prêter du matériel. »

Tenir compte du changement climatique

Delphine : « Penser le système en fonction »

Dans un secteur particulièrement séchant, Delphine y a été obligée dès l'installation. D'où le choix de réduire le troupeau bovin allaitant pour limiter le chargement et préserver l'autonomie fourragère, même si, l'été, faut quand même distribuer du foin en complément du pâturage. Pour ne pas trop puiser sur les stocks et en garder pour l'hiver, les éleveurs cherchent « à optimiser la pousse de l'herbe, à la faire pâturer au meilleur stade et à favoriser sa régénération » via le pâturage tournant.

Autre levier d'adaptation : planter des haies pour stocker du carbone, diminuer les émissions de gaz à effet de serre et servir d'abris naturels aux bêtes. La problématique majeure : la ressource en eau. Les producteurs prévoient des aménagement pour capter l'eau de source et récupérer l'eau de pluie au niveau des bâtiments. Enfin, ils veulent amplifier la vente directe, moins émettrice de GES, et intéressante sur le plan économique et social. « Dans notre ancien boulot, on s'épanouissait avec les contacts humains, on tient à en conserver ! »

Constance : « Tout un travail et un investissement financier »

Au sujet du changement climatique, Constance reprend : « La nécessaire adaptation de l'agriculture, faut en être convaincu pour pouvoir y contribuer correctement. Tout un travail et un investissement financier. Cette transition, il faut la faire doucement pour que les cultures "comprennent" ce qu'il leur arrive. Autrement dit, il s'agit de trouver un équilibre entre nos pratiques et nos convictions. »

Trouver l'équilibre entre nos pratiques et nos convictions.

Source : table ronde "Agriculture : à chacun son installation", organisée dans le cadre de la 6e journée installation/transmission qui s'est tenue lors du Salon de l'agriculture de Nouvelle-Aquitaine 2023, du 13 au 21 mai, en replay sur le site web salon-agriculture.fr.

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