Pour accompagner les producteurs de maïs dans cet exercice, Arvalis-Institut du végétal a mis au point une matrice, à partir de l'analyse de 108 essais historiques comportant des courbes de réponse à l'azote sur maïs. Objectif : « ajuster la dose prévisionnelle pour viser l’optimum technico-économique ».
Réduire la dose d'azote à apporter en 2022 ?
« Le ratio "prix de vente du maïs (en €/t) / prix de l’azote (en €/100 kg d’azote)" est un indicateur simple à calculer et assez fiable pour juger rapidement de l’intérêt ou non de réduire la dose d’azote. Pour le maïs, si le ratio dépasse 1,5, les optima technique (où l'on vise à maximiser le rendement) et technico-économique (où l'on vise à maximiser la marge brute) sont confondus », explique Grégory Véricel, spécialiste en fertilisation chez Arvalis.
En dessous de cette valeur, « apporter une dose d'azote légèrement inférieure à la dose prévisionnelle devient plus avantageux pour maximiser la marge. En effet, la perte de produit brut générée par des rendements légèrement inférieurs au potentiel (de l’ordre de 1 à 2,5 q/ha) est alors compensée par la réduction des charges de fertilisation. »
Par exemple, « pour un prix du maïs à 280 €/t et un prix de l’urée autour de 820-830 €/t (soit un prix moyen de l’unité d’azote à 1,8 €), il faut réduire la dose totale de 15 kg N/ha pour viser l’optimum technico-économique. En revanche, dans le contexte 2021 (160 € la tonne de maïs et 0,75 € l’unité d’azote), l’optimum technique correspond à l’optimum technico-économique ».
Et ne pas oublier les fondamentaux
« Comme tous les ans (et encore plus cette année), il convient également d'actionner les différents leviers pour valoriser au mieux l'azote apporté », rappelle l'institut technique. Compte-tenu de l'évolution des besoins en azote du maïs au cours du cycle et des essais réalisés, Arvalis propose différentes stratégies de fractionnement, selon la dose totale d'azote à apporter.
Si cette dernière est élevée : un apport à 3-4 feuilles (un tiers de la dose totale), solder avec un deuxième apport au stade 8-10 feuilles. Ou bien, un apport d’azote enfoui avant semis (33 à 50 % de la dose totale, car moins de risque de volatilisation), solder par un apport à 6-10 feuilles. Si la dose totale est plutôt modérée, un apport unique peut être envisagé entre 5 et 9 feuilles : + 7,6 q/ha par rapport à un apport unique au semis.
À noter aussi : « vigilance à cette période de l'année sur les conditions d'apport des engrais azotés, quelle que soit la forme d'azote ». L'institut technique recommande « d'enfouir les engrais quand cela sera possible, de les apporter avant une pluie ou un tour d'irrigation et d'éviter au maximum les apports par temps chaud et sec ou venteux pour réduire les pertes par volatilisation ammoniacale ».