La fourniture en azote par le sol est généralement comprise entre 120 et 210 unités ; rarement inférieure à 80 unités. Avec un besoin unitaire de 4,5 unités d’azote par quintal de graines produites, pour des potentiels de 30-35 q/ha, l’azote n’est plus limitant à partir de 150 unités absorbées. Au regard des quantités importantes fournies par le sol, il est nécessaire de piloter son azote sur la culture et éviter les sur fertilisations pour limiter l’exubérance de végétation (favorisant le stress hydrique), le développement des maladies, et la verse.
Deux méthodes pour éviter de sur-fertiliser
Deux méthodes existent pour piloter son azote : la méthode des bilans, prenant en compte les reliquats au semis et l’objectif de rendement, et l’Héliotest, reposant sur une méthode visuelle corrélée à l’objectif de rendement (voir l'encadré ci-dessous*).
Objectif de rendement | |||
| 35 q/ha (sols profonds) (2) | ||
Reliquats d’azote au semis |
| 40 à 80 u | 80 à 100 u |
Moyen (60 u) | moins de 40 u | 40 à 80 u | |
Elevé (90 u) | 0 u | moins de 40 u |
(1) argilo-calcaire superficiel, sol sableux, cranette…
(2) limon, limon argileux, argile limoneuse, craie…
Si la minéralisation est forte, choisir la valeur basse de la fourchette et inversement
Réalisez les apports en végétation
Les besoins en azote de la plante augmentent rapidement environ 1 mois après la levée, l’essentiel de l’absorption ayant lieu du stade bouton à début floraison. Par conséquent les apports en végétation sont au moins aussi bien valorisés que les apports au semis, étant donné la meilleure synchronisation avec les besoins de la plante. Parmi les avantages de l’apport en végétation, la possibilité de réajuster la dose d’apport selon l’état de la culture, en particulier du peuplement.
Afin de limiter les risques de brûlure, il est recommandé de privilégier les formes solides, par rapport aux formes liquides. Cette application est à privilégier par temps sec, et avant l’apparition du bouton (viser 14 feuilles maximum). En cas de recours à la solution liquide, l’usage de pendillards est recommandé.
Phosphore, potasse et bore, des apports à piloter en fonction de la fourniture du sol
Le tournesol est une culture peu exigeante en phosphore et moyennement exigeante en potasse. De ce fait, il est possible de réaliser des impasses si la teneur du sol est élevée, même pour des objectifs de rendement élevés.
A noter que les essais d’apport localisé des éléments phosphore et potasse sur tournesol n’ont pas démontré d’intérêt particulier.
Objectif de rendement |
|
| ||||
Teneur du sol | Teneur du sol | |||||
Faible | Moyenne | Elevée | Faible | Moyenne | Elevée | |
25 q/ha |
| 30 u | 0 u | 40 u | 30 u | 0 u |
35 q/ha |
| 40 u | 0 u | 60 u | 40 u | 0 u |
En l’absence d’apport en année N-1 ou N-2, les quantités peuvent être augmentées de 10 u de P2O5 et de 20 u de K2O.
En cas d’exportations des pailles de céréales avant la culture, rajoutez à ces chiffres, et seulement en sols pauvres, 10 à 20 u de P2O5 et 30 à 40 u de K2O.
Se référer aux grilles diffusées par le Comifer.
Pour le bore, les apports sont à raisonner en fonction de la fourniture de son sol, les sols superficiels ou filtrants étant les plus à risque. Plusieurs facteurs aggravants sont à prendre en compte tels que le retour fréquent de cultures exigeantes (tournesol, betterave) ainsi que les mauvaises structures du sol. Dans ces situations à risques, un apport préventif peut être réalisé au semis ou de préférence en végétation.
Tout apport de bore après l'apparition des symptômes est inutile, car les effets de la carence sont alors déjà irrémédiables.
Apport | Stade | Forme | Dose de bore (B) |
Au sol | Incorporer ou pas avant le semis (1) | Solide ou liquide | 1.2 kg /ha (3) |
En application foliaire | Entre les stades « 10 feuilles » et LPT (1) (2) | Liquide : apporter au moins 200 l/ha de bouillie | 300 à 500 g/ha (4) |
(1) Peut être réalisé à l'occasion du désherbage ou de l'application du fongicide.
(2) LPT : limite de passage du tracteur. Le tournesol mesure 55 à 60 cm.
(3) Chélal B : 250 g B/ha au sol - 200 g B/ ha en application foliaire (4) Soit environ 3 l de produit liquide à 150 g/l de bore