Prévention des dégâts d'oiseaux sur tournesol : la recherche avance

Semis de tournesol
Terres Inovia dresse un état des lieux de la R&D concernant la lutte contre les dégâts d'oiseaux sur tournesol. (©Terre-net Média)

Les solutions actuelles sont peu efficaces face aux dégâts d'oiseaux, comme l'effarouchement en raison notamment de l'habituation des oiseaux. L'institut technique note aussi qu'aucun usage répulsif oiseau n'est autorisé sur tournesol. Des produits à allégation répulsive en traitement de semences ou en plein sont commercialisés mais ceux testés par Terres Inovia ne montrent pas d’efficacité pratique. 

Les tirs et piégeages peuvent avoir un effet dissuasif local, mais sont conditionnés par le classement des espèces et la disponibilité des chasseurs. Enfin, pour l'institut technique, le resemis ne doit être envisagé qu’en dernier recours après vérification des symptômes létaux sur tige. 

Hormis le déploiement de l’application de déclaration de dégâts des Chambres d’agriculture, peu d’avancées ont donc été notées sur le terrain depuis le colloque organisé il y a 2 ans sur le sujet. Le constat est toutefois différent pour la R&D.

Mieux comprendre l’écologie des oiseaux pour trouver une stratégie de gestion efficace

À problème complexe, stratégie simple : pas de solutions sans connaissance en éthologie et écologie. Le projet Lido (Limitation des dégâts d’oiseaux), sur financement ANR et Semae, a produit quelques résultats, notamment :

  • les facteurs de risque (forêts, tournesol isolé, dates de semis décalées…) sont mieux objectivés. L’intégration des données dans un modèle « boîte noire » permet de prédire les risques en fonction du paysage et d’affiner cette prévision en début de campagne en précisant la météo et les intentions de semis. Il s’agit encore d’un concept technologique testé localement et dont la généralisation dépend de la remontée de données de terrain pour améliorer les modèles ; 
  • une étude connexe sur des corbeaux freux équipés de GPS en lien avec l’OFB a montré qu’ils élargissent leur aire de prospection autour de la corbeautière une fois l’élevage des jeunes terminé. Cela signifie que les parcelles les plus éloignées des corbeautières, qui ont dépassé le stade sensible à cette période de l’année, ont moins de chances d’être attaquées ;
  • la constitution d’une banque d’images sur les oiseaux posés a permis de mieux décrire la fréquentation des parcelles selon les espèces. Ces images sont utilisées pour entraîner des modèles de reconnaissance à même d’avertir l’agriculteur ou de déclencher automatiquement l’effarouchement.

Les avancées en R&D

Le développement de répulsifs à base de substance naturelle suit également son cours. Sauf surprise, ces produits ne constitueront pas une garantie en cas de forte pression. 

La R&D sur les effaroucheurs progresse sur les signaux (ex : laser), la réactivité (reconnaissance optique) et l’utilisation de drones. L’intégration de ces briques technologiques est en cours, mais il faudra aborder des questions réglementaires et résoudre l’équation économique avant d’aboutir à des produits commerciaux : faut-il mutualiser ? développer des drones multifonctions ?... 

Ce bref panorama indique la voie : utiliser des modèles de prédiction pour adapter la protection ; combiner des solutions à efficacité partielle à la parcelle ; et à terme développer des stratégies territoriales pour éviter déport et concentration des dégâts.

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