« Les défis politiques de l'agriculture, qu'ils soient locaux, nationaux ou mondiaux, ne peuvent pas être résolus par une seule technologie, mais pas non plus sans progrès technologique vers plus de durabilité et d’adaptation au changement climatique », écrivent une vingtaine de personnalités membres des Verts allemands, dans une contribution rendue publique le 10 juin. S’ils saluent les apports de l’agriculture biologique et les progrès qu’elle permettra encore dans les années à venir, les auteurs estiment que « le rythme actuel de l’innovation est trop lent pour sauver le climat et l’environnement », et que « des changements dans le choix des cultures et la sélection des semences ne suffiront pas ».
Une opportunité pour développer une agriculture durable
Si la réglementation actuelle des organismes génétiquement modifiés favorise leur détention par les grosses structures, en raison du coût et de la complexité des procédures d’admission, il est nécessaire de les modifier, estiment les Verts, qui précisent que « nous avons besoin de nouvelles règles pour des marchés équitables accessibles à tous ».
Ces nouvelles règles éviteraient que seules de grosses firmes utilisent ces nouvelles technologies, dans un but essentiel de rentabilité. Car « des plantes résistantes aux maladies fongiques peuvent réduire la consommation de fongicides », et « des plantes à haut rendement peuvent conserver les sols et réduire les monocultures », ce qui correspond aux objectifs recherchés par une agriculture durable, indique le texte. « Si ces objectifs peuvent être atteints plus facilement et plus rapidement grâce à de nouvelles méthodes et techniques telles que CRISPR / Cas9, c’est une grande opportunité pour développer une agriculture durable », soulignent les auteurs.
« La réglementation actuelle des OGM ne correspond plus à l’état actuel de la science », insistent ces derniers, pour qui « le facteur décisif n’est pas la technologie, mais le résultat ». Il leur apparaît donc nécessaire de mettre en place des règles et des schémas d’évaluation plus clairs et plus précis, permettant une meilleure utilisation du principe de précaution. « Si nous ne contribuons pas de manière constructive au discours sur une nouvelle approche du génie génétique, l’avenir sera discuté sans nous (...). L’Europe est déjà loin derrière les États-Unis et la Chine pour la recherche dans certains domaines », concluent les auteurs.