Utilisation des NGT en Europe : « il faut garder espoir »

L'AFBV appelle à une harmonisation des réglementations pour faciliter la culture l’exportation et l’importation de NGT.
L'AFBV appelle à une harmonisation des réglementations pour faciliter la culture, l’exportation et l’importation de NGT. (©Adobe Stock)

Dans un monde qui devient de plus en plus compétitif, avec une régulation des échanges qui se transforme, « il ne faudrait pas que la France et l’Europe soient en dehors du match » quant à l’utilisation des NGT, estime Thierry Langin, président de l’AFBV, qui tenait le 14 octobre une conférence de presse.

Ces nouvelles techniques génomiques, qui permettent de modifier le génome d’une espèce vivante sans introduire d’ADN étranger, sont depuis 2023 au cœur des discussions de la nouvelle réglementation « OGM » de l’Union européenne, et les possibilités de les utiliser à l’avenir restent aujourd’hui incertaines.

Aux États-Unis et la Chine, les usages atteignent les consommateurs

En matière de développement et de commercialisation jusqu’au consommateur, ce sont les États-Unis qui dominent actuellement, explique Alain Bonjean, administrateur de l’AFBV. Plusieurs produits issus de plantes éditées sont ainsi déjà commercialisés, deux hybrides de maïs par exemple, ou une laitue romaine.

La Chine n’est pas en reste, même si sa stratégie de commercialisation s’avère plus progressive. La farine issue d’une variété de blé éditée pour sa résistance au mildiou commence ainsi à être vendue dans certaines provinces du pays. La Chine prévoit également d’augmenter rapidement la part de cultures NGT disponibles pour l’alimentation à partir de l’année prochaine.

Le pays domine également en nombre de brevets déposés pour les applications agricoles et industrielles de l’édition du génome.

En matière de recherche, la base de données EU-Sage a recensé plus de 1 000 études (avec comité de lecture) sur ce qui a été réalisé avec les NGT, explique Philippe Dumont, responsable des relations internationales de l’AFBV. Plus de la moitié de ces études viennent de Chine, un quart des États-Unis, mais la France apparaît en cinquième position, ce qui montre qu’elle « a des capacités en ce domaine, il faut garder espoir », ajoute Philippe Dumont.

Des PME européennes engagées sur les NTG

Autre signe positif, pour l’AFBV, le fait qu’en dépit de l’absence de réglementation autorisant pour l’instant les NTG en Europe, de nombreuses start-ups et PME ont d’ores et déjà fait le pari de leur développement. C’est par exemple le cas, en France, de Genomines, de Neoplants, ou encore de Domotix, qui utilise l’IA dans un souci d’amélioration variétale, explique Pascual Perez, administrateur de l’AFBV.

Au niveau européen, un compromis possible malgré des points de débat

À l’heure actuelle, quatre points de la future réglementation NGT font encore débat au Trilogue : le critère de durabilité, ou la question de la traçabilité des NTG 1 (c’est-à-dire les plantes issues de mutations que l’on pourrait obtenir dans la nature ou par des méthodes conventionnelles). L’interdiction de la culture des NTG 2 sur leur sol par les Etats qui ne souhaitent pas les cultiver ne devrait finalement pas être validée, mais l’autorisation de la culture de NTG 2 en Europe sera assortie de mesures de coexistence pour éviter la contamination croisée. Enfin, des règles pour remédier à l’impact des brevets sur les plantes NTG devraient être trouvées, la Commission européenne attendant les résultats d’une étude en cours et dont les résultats seront publiés à la fin de l’année.

Néanmoins, une fois le règlement adopté, il faudra deux ans avant qu’il prenne effet, ce qui retarde d’autant plus le développement des NTG. Le risque est donc fort que « les connaissances obtenues par les équipes et laboratoires publics, très actifs dans l’utilisation des NTG, et leur utilisation pour la validation fonctionnelle de gènes candidats, soient pour l’essentiel valorisées dans le cadre de programmes de sélection portés par des acteurs étrangers à l’UE », déplore l’AFBV.

L’organisation appelle à une harmonisation des réglementations pour faciliter la culture, l’exportation et l’importation de NTG. En parallèle, il sera nécessaire d’accompagner le lancement des produits issus de NTG « d’un effort pédagogique de toutes les parties prenantes », précise l’AFBV, pour que ces produits parviennent à gagner la confiance des consommateurs.

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