La guerre en Ukraine influence fortement le complexe tournesol (graines, huiles, tourteaux), expliquait le 13 avril Marc Zribi, chef de l'unité grains et sucre de FranceAgriMer.
De fait, l’Ukraine et la Russie représentaient 80 % des échanges mondiaux d’huile et de tourteaux de tournesol en moyenne quinquennale : le blocage des exports de la mer Noire a asséché le marché et provoqué une flambée des prix de tout le complexe.
Les efforts déployés par les chemins de fer ukrainiens ne suffisent pas et les goulots d’étranglement s’allongent aux frontières. Selon le cabinet UkrAgroConsul, il restera à l’Ukraine 40 000 tonnes de graines de tournesol bloquées intra muros en fin de campagne sur un potentiel d’export de 150 000 tonnes, et surtout 3,4 Mt d’huile de tournesol sur les 7 Mt exportables.
Conséquence : « les opérateurs recherchent des origines et des sources alternatives de protéines ». Avec l'arrêt des expéditions de tourteaux de tournesol Hi-Pro ukrainien, « la situation est particulièrement critique sur le marché des protéines pour les filières non-OGM, déjà tendu avant la guerre au vu de sa place croissante pour remplacer les imports de soja non-OGM ».
Marc Zribi souligne « les inquiétudes quant à l’impact de la guerre sur la réduction des semis ukrainiens de tournesol, qui devraient être achevés début mai ». UkrAgroConsult estime que seulement 4,4 Mha pourront être implantés, contre 6,8 Mha en 2021.
Sunflower seeding started on this farm in Ukraine this morning, close to where fighting is taking place, tractor drivers are wearing bulletproof vests and helmets, everyone is on heightened alert #agroneverstops pic.twitter.com/sWnfrO5Cm9
— Mike Lee (@GreenSquareAC) April 19, 2022
Quant à l’autorisation d’exploiter les jachères agricoles accordée par la Commission européenne, elle pose cette question : quelles surfaces seront mobilisables pour cultiver du tournesol ?