Dans le cadre du verdissement de la Pac, trois mesures sont mises en oeuvre : diversification des cultures, surface d’intérêt écologique et maintien des prairies permanentes. L’Agpm a obtenu un schéma d’équivalence aux mesures de verdissement pour les exploitations spécialisées en maïs en utilisant la période d'interculture.
Ce dispositif d’équivalence impose que la couverture hivernale des sols soit réalisée au moyen d’un couvert semé sur la totalité des terres arables de l’exploitation. Celui-ci devra être implanté dans les 15 jours suivant la récolte du maïs de l’année n. Pour les autres cultures, il doit être levé pour le 15 novembre si la culture précédente a été récoltée ou si ce n’est pas le cas, être implanté dans les 15 jours après la récolte. Sauf arrêté préfectoral, le couvert doit être détruit au plus tôt le 1er février de l’année n+1.
Plusieurs techniques de semis
Plusieurs critères sont à prendre en compte dans l’implantation des couverts végétaux. La date de semis dépend de la date de récolte du maïs avec plus de possibilités sur les récoltes précoces et les maïs récoltés ensilés plante entière ou pour les maïs semences, et davantage de contraintes pour les maïs grains dont la récolte est plus tardive. Le semis reste envisageable en automne sous réserve de certaines précautions sachant évidemment que le climat conditionnera la vitesse de levée et l’achèvement du couvert.
Le semis sur déchaumeur par recouvrement assure travail du sol, désherbage mécanique et semis en un seul passage. Le semis à la volée enterré par déchaumeur offre le meilleur rapport qualité prix. Le semis direct présente l’avantage de ne pas trop stimuler la levée des adventices, ce qui est intéressant pour semer dans un délai très court après récolte mais la qualité des levées reste aléatoire en conditions sèches. Lorsque l’on travaille le sol avant le semis, le semis du couvert est retardé de 10-15 jours. Semer un couvert sur sol déchaumé facilite le fonctionnement de certains semoirs, améliore le contact sol-graine mais a tendance à favoriser l’évaporation de l’eau du sol. La levée est plus homogène sur un sol déchaumé mais plus dépendante des pluies. Dans le cas d’un semis à la volée (centrifuge ou pneumatique), éventuellement suivi d’un passage de rouleau, les levées sont totalement dépendantes des pluies. Cette technique est adaptée pour les crucifères comme la moutarde.
Destruction avant le 1er février
Le choix de l’espèce est un compromis entre la date de semis possible, les besoins physiologiques de l’espèce de couvert et les conditions d’implantation. Arvalis a mis au point un tableau permettant d’orienter le choix des espèces selon différents critères : date d’implantation, caractéristiques propres de l’espèce semée et compatibilité avec la culture suivante. Ce sont les crucifères qui s’implantent le plus facilement après un maïs et assurent une couverture rapide du sol avant l’hiver mais elles sont aussi le précédent le moins favorable à la culture de maïs qui suit. Les graminées du type avoine, seigle ou orge offre le meilleur compromis : facilité d’implantation et vitesse de levée, même en cas de récolte tardive et coût limité.
La destruction du couvert est une opération essentielle pour la réussite de la culture de maïs suivante. Elle doit être effectuée à partir du 1er février car il n’apporte plus aucun bénéfice environnemental et environ 60 jours avant le semis de maïs pour ne pas pénaliser le rendement selon des essais menés par Arvalis. Une destruction trop tardive aura pour effet de réduire la réserve en eau du sol et ne pas restituer l’azote au moment où la culture en a le plus besoin.