Il y a quelques années, Jessica Tessier, la présidente de la coopérative de Noirmoutier, n’avait pas craint de s’éloigner de son île natale pour faire ses études et entamer une carrière dans des métiers éloignés de l’agriculture. Mais après une licence d’Anglais obtenue à l’Université de Nantes, puis quelques années passées à Paris et à l’étranger dans la distribution et des fonctions RH, elle est revenue s'installer en tant qu'agricultrice.
Elle s’occupe, depuis une dizaine d’années, avec deux associés et un salarié à mi-temps d’une exploitation mixte agricole et saunière. Elle cultive 10 ha de pommes de terre primeur et exploite le sel de 44 œillets, les marais salants typiques de l’île.
« Ici, nous profitons de nombreux atouts pour produire des pommes de terre primeurs. La terre est sableuse. Il ne gèle quasiment jamais. En outre, nous profitons d’un savoir-faire qui nous vient des 80 ans d’histoire de notre coopérative », détaille-t-elle. À sa tête depuis deux ans, elle entend bien œuvrer pour qu’elle continue à participer à la pérennité et à la rémunération des producteurs. « Nous avons la chance d’avoir trouvé un outil transmis dans de bonnes conditions. À nous de le transmettre à notre tour. » Pour cela, elle peut compter sur l’émulation des nouvelles générations et sur leur envie de travailler ensemble. « Nous sommes très fiers de voir les jeunes s’installer », confie-t-elle.
Elle peut aussi se reposer sur les compétences des 21 salariés de la coopérative et des 50 à 60 saisonniers qui la rejoignent durant la saison des primeurs. L’un de ses grands atouts est certainement l’image de l’île. La coopérative de Noirmoutier et les trois autres coopératives locales rassemblant les sauniers, les pêcheurs et les ostréiculteurs se sont regroupées en association pour en promouvoir les saveurs. « L’agriculture ne s’oppose pas forcément au tourisme. Nous participons à l’entretien d’un paysage d’exception et à l’envie des visiteurs de venir nous rencontrer. »