Le blé en nette hausse, sur fond d'inquiétudes climatiques

« Pour l'instant, on n'a fait que les orges d'hiver. C'est la déception, donc on craint beaucoup pour la suite, c'est-à-dire pour les blés. Il y a une déception en termes de volumes, le rendement n'est pas à la hauteur de ce qu'on nous avait dit », a ainsi déclaré à l'AFP Philippe Pinta, président de l'AGPB (producteurs de blé) et agriculteur dans l'Aisne. « Les blés sont en train de griller sur pied, à cause de la chaleur. Au niveau qualitatif, on n'en sait rien, il est beaucoup trop tôt pour avoir un jugement, par contre les volumes nous inquiètent énormément », a ajouté Philippe Pinta. Il s'attend par ailleurs, comme les années précédentes, à une récolte hétérogène en France, « avec des écarts importants, voire très importants ». Malgré des orages locaux, la profession ne s'attend cependant pas, selon lui, à vivre une année aussi difficile que 2016, marquée par des inondations catastrophiques, et espère une année supérieure, tant au niveau qualitatif qu'au niveau des rendements.

Vers 13h15 (11h15 GMT) sur Euronext, la tonne de blé regagnait 3,75 euros pour le contrat de septembre à 182,25 euros et 3,50 euros pour le contrat de décembre à 185,25 euros, dans un marché frénétique, avec plus de 25 000 lots échangés. Les inquiétudes ne concernent toutefois pas que la France, mais également ses proches voisins allemand et des pays baltes, et évidemment les gros producteurs de la mer Noire, comme la Russie dont la récolte est annoncée très en-deçà de celle de l'an dernier, année certes record. « Ces dernières années, on était un peu les seuls à avoir des difficultés », relève Philippe Pinta, qui espère pouvoir reprendre pied dans des marchés traditionnellement acquis la France et où la Russie a profité ces dernières années des difficultés hexagonales pour prendre des positions. « Il faudra voir si on a les volumes pour satisfaire les clients et la qualité qui puisse correspondre à leurs besoins », note Philippe Pinta, ajoutant que « si les marchés sont très tendus, les clients sont moins difficiles » sur la qualité. Il souligne une nouvelle fois qu'il y a « à ce jour, beaucoup d'inquiétudes ».

De son côté, la tonne de maïs regagne un euro sur le contrat d'août à 166 euros et 1,25 euro sur celui de novembre à 171,50 euros, pour un peu moins de 400 lots échangés. Philippe Pinta a indiqué par ailleurs qu'il continuait à travailler sur la question du glyphosate, que la France souhaite interdire, dans la plupart des cas d'ici trois ans. « On n'arrivera pas à tout résoudre », a-t-il prévenu, prévoyant notamment que « pour les gens qui font de l'agriculture de conservation, c'est à dire qui ne touchent jamais aux terres, (...) ce sera très compliqué ».

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