Avec ces rumeurs russes, conséquences d'une production en recul, et « face aux craintes qu'il puisse y avoir une taxe à l'export, peut-être que les opérateurs et agriculteurs russes eux aussi accélèrent leurs ventes pour éviter de se retrouver bloqués », a déclaré à l'AFP Manon Sailley, analyste au cabinet ODA. Cette analyste estime par ailleurs que la demande de la part des acheteurs est ralentie actuellement, en raison de vacances en Europe et des fêtes de l'Aïd chez les pays importateurs, de tradition musulmane.
Peu avant 14h00 (12h00 GMT) sur Euronext, la tonne de blé reculait de 2,50 euros sur l'échéance de septembre, à 202 euros, et de 2,25 euros sur celle de décembre, à 204,50 euros, pour près de 30 000 lots échangés. En conséquence, le maïs poursuivait également son recul, perdant 2 euros sur l'échéance de novembre, à 184,75 euros, et 1,50 euro sur celle de janvier, à 186,50 euros, pour un peu plus de 400 lots échangés. Lors d'un point presse à Paris, le cabinet Agritel a estimé que la bonne qualité des blés français récoltés cet été allait permettre d'aller « chercher des marchés à l'export sans trop de soucis », mais que la faiblesse de la récolte en quantité (34,2 millions de tonnes, contre 36,6 Mt l'an dernier) risquait de cantonner les producteurs français à « maintenir les volumes vers leurs clients traditionnels », selon Alexandre Boy, analyste chez Agritel.
Avec la hausse des cours, Michel Portier, directeur d'Agritel, a évalué à 170 euros la tonne le prix moyen payé à l'agriculteur français. Mais avec un coût de production en hausse à cause des baisses de rendement, à 166 euros la tonne, la marge sera insuffisante pour combler le trou laissé par la récolte catastrophique de 2016, a-t-il jugé.