Le blé européen, qui a pâti ces derniers jours de la compétition avec les céréales originaires du bassin de la mer Noire, cédait encore du terrain, dans une atmosphère de « veillée d'armes » avant la publication du rapport du ministère américain de l'agriculture. Les analystes s'attendent à une nouvelle révision à la baisse des estimations de production de céréales et de soja sur le continent sud-américain, les cultures ayant souffert du manque de pluie notamment en Argentine et au Brésil.
Le contexte est aussi propice aux prises de bénéfices sur le marché européen, les inquiétudes des opérateurs étant moins fortes concernant la crise ukrainienne.
La veille, à la Bourse de Chicago, les cours du blé tendre ont été soutenus par la publication de chiffres de production canadiens inférieurs aux attentes, avec des stocks à 15,5 millions de tonnes fin décembre, soit 38 % de moins qu'un an plus tôt.
De son côté, l'Union européenne a affiché des exportations de blé en hausse : au 6 février, l'UE a exporté 16,92 millions de tonnes de blé tendre contre 16,22 millions à date l'an dernier, rapporte le cabinet Agritel. La France reste le premier pays exportateur, avec 4,97 millions de tonnes, devant la Roumanie (4,64 millions) et l'Allemagne (1,98 million). Les exportations d'orge ont aussi augmenté (5,14 millions de tonnes contre 4,75 l'an passé à la même date) tandis que les importations de maïs sont en léger repli à 9,79 millions de tonnes (contre 10,28 l'an dernier), tout comme les importations de colza (3,08 millions de tonnes contre 4,28).
Sur la scène internationale, la Turquie a acheté 325 000 tonnes de maïs d'origine optionnelle et la Jordanie 60 000 tonnes d'orge fourragère, rapporte le cabinet Inter-Courtage, précisant que la Syrie a lancé un appel d'offres pour l'achat de 200 000 tonnes de blé meunier, « sans doute russe ».
Vers 12h15 (11h15 GMT) sur Euronext, le prix du blé tendre reculait de 2,50 euros à 262 euros la tonne sur l'échéance de mars et de 1,25 euro sur celle de mai à 262,5 euros la tonne, pour 27 000 lots échangés. Le prix du maïs baissait de 25 centimes d'euro sur l'échéance de mars à 251,25 euros la tonne et était stable sur celle de juin, à 251 euros la tonne, pour environ 450 lots échangés.
