L'indice FAO du prix des denrées alimentaires, qui suit la variation des cours internationaux d'un panier de produits de base, n'a cessé de reculer depuis le plus haut niveau historique atteint en mars après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Il marque en août une nouvelle baisse, plus modérée, de 1,9 % sur un mois. Il se maintient, cependant, à des niveaux toujours élevés, s'établissant à 138 points en août, à un niveau « supérieur de 7,9% à sa valeur d'il y a un an », indique l'organisation.
L'indice FAO des prix des huiles végétales décroît de 3,3 % en août, « atteignant un niveau légèrement inférieur à celui d'août 2021 ». Tournesol, palme et colza se replient, et seul le soja « augmente modérément, à cause des inquiétudes sur l'impact des conditions météorologiques défavorables sur la production aux États-Unis », souligne l'organisation.
L'indice FAO des céréales diminue quant à lui de 1,4 % sur un mois, sous l'effet d'une « baisse de 5,1 % des prix mondiaux du blé, qui reflète l'amélioration des perspectives de production en Amérique du Nord et en Russie ainsi que la reprise des exportations depuis les ports de la mer Noire en Ukraine ».
Quid des perspectives de production ?
L'organisation a encore relevé ce mois-ci ses prévisions concernant la production mondiale de blé. Grâce à la récolte annoncée comme exceptionnelle en Russie, « au plus haut niveau jamais enregistré », et à des conditions météorologiques favorables aux États-Unis et au Canada, elle devrait atteindre les 777 millions de tonnes, légèrement en-dessous de la production de 2021.
La sécheresse historique qui frappe l'Europe depuis le printemps, cependant, promet une récolte de maïs déplorable, avec des rendements chutant de 16 % sous la moyenne quinquennale dans l'Union européenne.
À ce titre, la FAO a dû « sensiblement » revoir à la baisse ses perspectives de production mondiale de céréales en 2022 tous produits confondus. Elle devrait diminuer de 38,9 millions de tonnes, reculant de 1,4 % par rapport à l'année précédente, pour atteindre 2,77 milliards de tonnes.
À la clôture de la campagne 2022/2023, les stocks mondiaux de céréales devraient s'élever à 845 millions de tonnes, en petit repli de 2,1 % par rapport à l'an dernier. « Le rapport de céréales au niveau mondial devrait donc légèrement reculer et s'établir à 29,5 % (contre 30,9 % en 2021/2022), un niveau encore relativement élevé du point de vue historique », selon la FAO.