Stabilité des céréales, les prix du soja dopés par la météo brésilienne

À la clôture de Chicago, mardi 14 novembre, le maïs à terme décembre 2023 a avancé de 1 c$/bu à 4,78 $/bu, et la fève de soja à livraison janvier 2024 s'est appréciée de 7,25 c$/bu, à 13,9 $/bu.
À la clôture de Chicago, mardi 14 novembre, le maïs à terme décembre 2023 a avancé de 1 c$/bu à 4,78 $/bu, et la fève de soja à livraison janvier 2024 s'est appréciée de 7,25 c$/bu, à 13,9 $/bu. (©JJ Gouin, AdobeStock)

À la Bourse de Chicago mardi, « les graines de soja ont clôturé en hausse alors que la sécheresse se poursuit dans le centre et le nord du Brésil. Le rapport hebdomadaire sur les ventes à l'exportation [aux États-Unis] était solide et de fortes ventes ont été signalées vers la Chine », indique Jack Scoville de Price Futures Group.

Depuis le 8 novembre, les rapports du ministère américain de l'Agriculture (USDA) font état de ventes de plus d'1,6 million de tonnes de soja à la Chine et plus d'un million de tonne vers des destinations « inconnues ».

La tension est d'autant plus forte que le Brésil, premier producteur et exportateur mondial de soja, est en pleine période de semis. Or la plus importante région de production, le Mato Grosso (centre-ouest) subit depuis plusieurs semaines de fortes chaleurs et un manque inquiétant de pluies, explique Damien Vercambre, du cabinet de courtage Inter-Courtage.

Dans le même temps, ajoute-t-il, dans l'État de Parana (sud), c'est l'excès de pluies qui freine les semis.

« Au Brésil les retards de semis de soja vont entraîner des retards pour l'emblavement du maïs pour la safrinha », la deuxième et plus importante récolte de grain jaune au Brésil, semée dans la foulée de la récolte de l'oléagineux, relève Sébastien Poncelet, analyste au cabinet Agritel (groupe Argus Media).

« C'est ce qui explique la relative résistance du maïs sur le marché alors que l'USDA a revu à la hausse les estimations de production mondiale », estime-t-il.

Toutefois, le marché des céréales évolue peu, en l'absence de développement majeur tant sur les échanges que sur le front géopolitique.

Sur le marché européen, les prix du blé sont restés ces derniers jours dans une fourchette comprise entre 230 et 240 euros la tonne sur l'échéance la plus échangée.

« L'euro s'est raffermi face au dollar, ce qui pénalise un peu plus les exportations européennes, toujours largement concurrencées par les blés originaires de mer Noire », qu'ils viennent de Russie, d'Ukraine ou de Roumanie et Bulgarie, relève M. Poncelet.

« Les pieds dans l'eau »

L'écart de prix entre les blés russes et français était encore en début de semaine de plus de 20 dollars.

« Sur les dernières semaines, l'Algérie a acheté beaucoup de blé et a priori pas de français. Le Maroc achète moins de blé français que l'an dernier. Il y a une perte de débouché sur l'Afrique du nord », a relevé l'analyste d'Agritel.

Sur Euronext, où les prix étaient orientés à la baisse mercredi, les cours trouvent du soutien dans la frilosité des vendeurs. « Les producteurs ne vendent pas. La rétention du côté des vendeurs permet de maintenir ce seuil de 230 euros (la tonne de blé). En dessous, on atteint des niveaux critiques par rapport aux coûts de production (avec des intrants achetés plus cher) », explique-t-il.

Par ailleurs, « la demande de blé américain a été faible, car la production russe semble forte », relève Jack Scoville, après le relèvement par l'USDA de ses prévisions de production pour la Russie à 90 millions de tonnes pour la campagne en cours.

En dépit d'une baisse de production attendue en Inde et en Argentine, le léger repli de la production mondiale de blé est compensé par des stocks abondants.

En Europe et en particulier en France, premier producteur européen de blé, les conséquences des récentes tempêtes, avec notamment des milliers d'hectares inondés, sont surveillées.

En France, selon les services du ministère de l'Agriculture, les semis de blé tendre sont réalisés à 67 % au 6 novembre, contre 91 % à la même date l'an dernier.

« C'est le même niveau qu'en 2019 où on avait perdu 600 000 hectares de blé après des inondations, soit une perte de plus de 4 millions de tonnes », relève Sébastien Poncelet.

L'évaluation des dégâts va prendre du temps, souligne Damien Vercambre. « Il faudra des semaines pour voir l'humidité des sols assez réduite pour faire passer des machines dans les champs pour les semis ». Certains blés ou orges déjà levés ne résisteront pas à des semaines « les pieds dans l'eau ».

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