La production mondiale de blé devrait augmenter pour la deuxième année consécutive et atteindre un record de 806 Mt. Soutenue principalement par un rebond anticipé de la production européenne, la production cumulée des pays exportateurs pourrait augmenter de 5 Mt, pour se hisser à 391 Mt, ce qui pourrait être son plus haut niveau depuis 2022/23.
La récolte de blé 2025 de l’Union européenne devrait atteindre 133,6 Mt, une hausse de 3 % comparé au faible total de l’année précédente. Les précipitations ont partiellement rechargé les sols secs du sud-est de l’Europe, ce qui a alimenté les espoirs de meilleurs rendements. Le manque d’eau a commencé à s’installer dans les régions du nord et de l’ouest de l’Europe, où des pluies sont attendues dans les semaines à venir.
L’état des cultures de blé d’hiver en Russie a été jugé mitigé ces dernières semaines, avec des périodes de chaleur inhabituelle pour la saison, suivies de vagues de froid et de tempêtes de neige localisées. Après la sécheresse antérieure, des pluies ont apporté un soulagement bienvenu aux cultures émergentes, mais il en faudrait davantage avant le stade clé du développement reproductif.
Face aux craintes de manque de profitabilité, les spéculations vont bon train pour des niveaux de semis de printemps inférieurs aux attentes initiales et pour basculer vers des semis plus importants en oléagineux. Le total de la production russe devrait atteindre 80,6 Mt contre autour de 81,3 Mt en 2024.
Fléchissement en Ukraine
Pour l’Ukraine, les pluies du début avril ont apporté une humidité necessaire dans le nord et l’est du pays. Avec des superficies en baisse d’une année sur l’autre, la production (y compris dans les zones échappant au contrôle du gouvernement) pourrait fléchir à 25,1 Mt (- 1 %).
Au Canada, l’approche du début de la principale campagne de semis de printemps nécessiterait des précipitations supplémentaires dans une grande partie de l’ouest canadien, avec des manques d’humidité constatés dans certains points du sud de l’Alberta.
En raison de l’augmentation des superficies et des conditions météorologiques généralement favorables, les perspectives de la récolte d’hiver restent favorables et elle devrait atteindre son niveau le plus élevé en neuf ans. Principalement du fait de l’augmentation prévue des superficies, la production canadienne de blés du tous types pourrait croître de 3 %, pour se hisser à 36 Mt.
Les notations du blé d’hiver aux États-Unis sont légèrement supérieures à la moyenne, 47 % des cultures étant jugées en bon ou excellent état au 13 avril, contre 55 % l’an dernier. Les données d’enquête auprès des producteurs indiquent une réduction des semis de blé dur et autres blés de printemps.
- 6 % pour la production aux USA
L’USDA a également revu à la baisse ses estimations concernant les semis d’hiver US, principalement liées aux perspectives de rendement dégradées dans le Texas, le Kansas et l’Oklahoma. En tenant compte des dernières données sur les superficies, les prévisions de récolte du Conseil international des céréales sont abaissées à 50,7 Mt (- 6 %).
Stimulées par des prix intérieurs élevés et une politique favorable, les plantations en Inde ont augmenté pour la deuxième campagne consécutive et atteignent un nouveau record. Les conditions ayant favorisé les travaux des champs fin 2024, la superficie prévue est plus élevée qu’auparavant, à 32,6 millions d’hectares. Malgré les récentes vagues de chaleur, les températures nocturnes plus fraîches ont apporté un certain soulagement aux cultures en développement.
Également en lien avec l’augmentation des semis de variétés ayant une plus grande tolérance au stress thermique, les rapports de terrain montrent des perspectives globalement favorables à l’approche de la principale période de récolte dans les régions septentrionales de l’Inde. La production estimée est désormais chiffrée à 115,1 Mt (+ 2 %).
